Technip confirme ses objectifs annuels malgré un bénéfice trimestriel en baisse
Le groupe parapétrolier français a publié pour les trois derniers mois un bénéfice net de 131,6 millions d'euros, en baisse de 12,3% et en deçà des prévisions du consensus d'analystes compilé par Bloomberg.
En revanche, les ventes ont dépassé les attentes, en hausse de 17,8% à 2,82 milliards d'euros. Le résultat opérationnel courant s'est établi en croissance de 10% à 241,5 millions d'euros, correspondant à 8,5% du chiffre d'affaires.
Cette performance a été saluée sur les marchés, l'action de Technip bondissant de près de 6% dans les toutes premières transactions à la Bourse de Paris, avant de ralentir fortement.
Le résultat net paraît sous les attentes mais retraité des éléments non courants, il atteint en réalité 158 millions d'euros, au-dessus du consensus, souligne le courtier Aurel BGC.
Le groupe, comme tout le secteur parapétrolier, reste suspendu à la forte baisse des prix du pétrole ces dernières semaines et la prudence des compagnies pétrolières en matière d'investissement qui pourraient peser sur les opportunités de contrats à l'avenir.Technip, qui fournit notamment des géants pétroliers comme Total, BP ou Shell, concède ainsi rester prudent. Mais il garde une bonne visibilité sur les deux prochaines années grâce à un portefeuille de projets supérieurs à 19 milliards d'euros, a fait valoir son PDG Thierry Pilenko, lors d'une conférence téléphonique.
Sur le trimestre, les prises de commandes ont atteint 2,2 milliards d'euros, avec notamment le contrat, compris entre 250 et 500 millions d'euros, pour le développement du projet gazier Juniper, au large de Trinidad et Tobago, remporté auprès de la filiale locale de BP.
Elles démontrent que sa forte capacité de coopération en amont avec les donneurs d'ordre fonctionne bien, remarque un courtier parisien dans une note.
Pour répondre à la pression sur les coûts exercée par ses clients, Technip dit engager des discussions avec eux très en amont pour essayer de trouver des solutions économiques, a dit M. Pilenko.
- Opportunités en Amérique du Nord -
Le groupe vise aussi des projets où justement le prix du gaz ou du pétrole peuvent créer des opportunités de développement, notamment en Amérique du Nord.
Le secteur pétrochimique y bénéficie en effet de la baisse des prix du gaz depuis le boom des gaz de schiste, rendant certains investissements rentables dans l'aval.
C'est une tendance sur laquelle Technip est en train de capitaliser, en particulier depuis que nous avons racheté Stone & Webster il y a deux ans, a indiqué Thierry Pilenko.
En Russie, malgré les sanctions américaines qui retardent le bouclage du financement, le projet gazier géant Yamal LNG, mené par Total, le russe Novatek et le chinois CNPC, avance selon les prévisions.
Nous avons mobilisé nos ressources. Nous avons identifié les sites sur lesquels nous fabriquerons les modules et nous avons effectué les premières découpes pour le premier module, a précisé Thierry Pilenko.
Le projet Yamal représente pour Technip un volume d'affaires de 4,5 milliards d'euros.
Après avoir révisé à la baisse ses objectifs de rentabilité en juillet dans sa branche onshore/offshore, Technip a confirmé ses prévisions.
Il s'attend ainsi à des ventes comprises entre 4,6 et 4,9 milliards d'euros et un taux de marge opérationnelle courante de 12% dans sa branche sous-marine. Il vise simultanément un chiffre d'affaires entre 5,55 et 5,8 milliards d'euros pour un taux de marge opérationnelle courante entre 5 et 6% pour ses activités maritimes et terrestres.
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