Le brut limite ses pertes, marché prudent avant l'emploi américain
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 109,70 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait quant à lui 1,48 dollar à 98,32 dollars.
Les cours du baril modéraient leur recul, après avoir abandonné plus de 5 dollars vers 08H00 GMT, et descendu jusqu'à 105,15 dollars à Londres, le plus bas niveau du Brent depuis le 21 février.
Les prix s'étaient effondrés jeudi de quelque 10 dollars à Londres comme à New York, pâtissant d'un renchérissement du dollar et d'un regain d'inquiétudes sur l'économie américaine, avant la publication, ce vendredi, du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis.
"Ce sera le principal point d'attention, l'occasion de voir si la crainte que la reprise économique américaine trébuche est avérée, ou bien si ces inquiétudes avaient été exagérées", a indiqué Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
"Il y a des risques considérables que cette publication déçoive le marché" et entretienne la pression sur les cours, a-t-il ajouté. Ce rapport est largement considéré comme une jauge de la santé économique du premier pays consommateur de brut dans le monde.
Or le cabinet ADP a fait état mercredi d'un ralentissement des créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en avril, tandis que les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté fortement pendant la dernière semaine d'avril.
Des chiffres de mauvais augure qui ont exacerbé les inquiétudes du marché, qui s'inquiète de la résistance de la demande pétrolière américaine face à un niveau de prix élevé.
Cependant, un prix du Brent entre 105 et 110 dollars "devrait faire revenir les acheteurs et limiter la correction (à la baisse)", a tempéré Filip Petersson, mettant en avant la persistance des risques géopolitiques et l'approche de la saison estivale, marquée habituellement par d'importants déplacements en voiture et une consommation accrue de brut.
De fait, "il n'y a pas eu de changement majeur dans les fondamentaux du marché: la demande mondiale de pétrole reste robuste, tandis que l'offre pétrolière est devenue plus erratique", a renchéri Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
"La perte de la production libyenne de brut léger et pauvre en soufre (très apprécié des raffineurs, ndlr) persiste, et il ne faut pas s'attendre à une résolution rapide de la situation, tandis que la contestation au Yémen a entraîné l'arrêt de la moitié de la production du pays, essentiellement du brut léger là aussi", a-t-elle poursuivi.
Selon Mme Sen, "on ne peut pas exclure que le marché creuse ses pertes après de nouveaux indicateurs macroéconomiques, mais la tendance générale des prix devrait désormais pencher à la hausse".