Le pétrole progresse, revigoré par une hausse moins forte que prévu des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 87,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,45 dollar par rapport à la clôture de mardi. Vers 15H30 GMT, le Brent a atteint 87,94 dollars le baril, son plus haut niveau depuis mi-octobre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,18 dollar, à 82,60 dollars.
Le pétrole évolue en hausse comme attendu dans une séance de baisse du dollar et grâce à des stocks (américains) moins élevés que prévu, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le dollar poursuivait mercredi sur sa lancée baissière, ce qui rendait les matières premières libellées dans la devise américaine moins coûteuses et donc plus intéressantes pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Par ailleurs, le département américain à l'Énergie (DoE) a annoncé mercredi que les stocks de brut américains avaient progressé de 2,1 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une augmentation plus prononcée (+3,1 millions de barils).Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, chuté de 5,3 millions de barils, dépassant de beaucoup les attentes des analystes qui misaient sur un recul de 1,3 million de barils seulement.
Les stocks d'essence ont de leur côté diminué de 1,2 million de barils, une baisse là aussi plus importante que prévu par les experts (-700.000 barils).
Cependant, sur les quatre dernières semaines, les stocks de brut ont augmenté de 23 millions de barils. Donc, à moins d'observer une période de fort déstockage, les prix pourraient avoir du mal à maintenir leurs gains puisque l'offre mondiale reste excessive et que la croissance de la demande est prévue pour être faible, prévenait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
Selon la plupart des observateurs, ces fondamentaux baissiers expliquent la chute des prix du brut ces derniers mois (d'environ 25% depuis la mi-juin).
Mais le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah El-Badri, a jugé mercredi à Londres que les fondamentaux ne justifiaient pas une telle chute des prix, indiquant que le surplus d'offre sur le marché se montait à moins d'un million de baril par jour.
Il a également estimé qu'aux niveaux actuels des prix (autour de 86 dollars pour le Brent et de 82 dollars pour le WTI), 50% du pétrole de schiste n'est plus rentable.
La récente dégringolade des prix du brut a été notamment attribuée au fait que l'offre mondiale est alourdie par l'exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis, dont la production d'or noir s'est affichée début octobre à des records depuis juin 1985.
Même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné face à une demande à la peine, particulièrement en Europe.