Le pétrole se reprend un peu en attendant les stocks américains
Vers 11H50 GMT (12H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 86,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 90 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 78 cents à 82,20 dollars.
Les prix du brut continuent mercredi un rebond amorcé la veille, commentaient les analystes de Commerzbank.
Les cours se reprenaient ainsi après avoir fortement baissé en début de semaine, le baril de WTI tombant même lundi à 79,44 dollars, son niveau le plus faible depuis fin juin 2012.
La récente reprise des cours est plus probablement liée à des facteurs externes comme un dollar plus faible, des marchés d'actions revigorés et une hausse de la confiance des consommateurs américains, qu'à une amélioration des fondamentaux du marché, expliquait-on chez Commerzbank.Une baisse du dollar rend les achats de pétrole, libellés en dollars, moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
De plus, les fondamentaux du marché continuent de pointer une offre pléthorique, relevaient les experts de Commerzbank.
Signe de l'abondance de l'offre, les stocks de brut aux États-Unis évalués par la fédération professionnelle API ont marqué une hausse la semaine dernière.
Les investisseurs attendaient désormais la publication mercredi du rapport officiel sur les réserves américaines d'or noir établi par le département américain à l'Énergie (DoE).
Selon des analystes sondés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient s'être étoffés de 3,1 millions de barils lors de la semaine close le 24 octobre.
Les stocks d'essence devraient avoir baissé de 700.000 barils, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) devraient avoir diminué de 1,3 million de barils.
Les fondamentaux continuaient ainsi de monopoliser l'attention du marché, alors que l'offre reste élevé face à une demande faible.
Les investisseurs surveillaient tout commentaire des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avant la réunion du cartel le 27 novembre prochain à Vienne au cours de laquelle ils discuteront notamment de leur plafond commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011.
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri, qui participait à une conférence sur le pétrole à Londres, n'a pas donné mercredi d'indications sur les intentions des pays membres mais il a jugé que la demande pour le brut de l'Opep devrait se stabiliser autour de 29-30 millions de barils par jour l'année prochaine.
M. El-Badri a estimé mercredi que la récente chute des cours du pétrole n'était pas justifiée par les fondamentaux du marché et que le pétrole de schiste sera le plus affecté par cette baisse.
La récente dégringolade des prix du brut, qui ont perdu environ 25% depuis la mi-juin, a été notamment attribuée au fait que l'offre mondiale de brut est alourdie par l'exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis, dont la production s'est affichée début octobre à des records depuis juin 1985.
Même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné face à une demande à la peine, particulièrement en Europe.