Le pétrole reste en baisse après une forte hausse des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 83,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 11H20 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 82,60 dollars, un nouveau plus bas depuis le 23 novembre 2010.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 57 cents, à 81,21 dollars. Vers 11H10 GMT, le WTI est tombé à 79,78 dollars, passant sous les 80 dollars le baril pour la première fois depuis fin juin 2012.
Les réserves de brut ont énormément bondi, de 8,9 millions de barils, la demande des raffineries ayant ralenti plus que prévu, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Le département américain de l'Énergie (DoE) a en effet annoncé jeudi que les réserves de brut avaient gonflé de 8,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 10 octobre, alors que les analystes tablaient sur une augmentation de seulement 2,2 millions de barils.
Une hausse des stocks de brut est généralement mal accueillie par le marché car elle est interprétée comme un signe de faiblesse de la demande énergétique des États-Unis, premier consommateur d'or noir de la planète.Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, baissé de 1,5 million de barils, un chiffre proche des attentes des analystes (-1,7 million de barils).
Et les stocks d'essence ont diminué de 4 millions de barils, soit bien plus que la baisse de 1,4 million de barils attendue par les experts.
Par ailleurs, les fondamentaux du marché pétrolier restent extrêmement baissiers, avec une offre pléthorique qui fait face à une demande à la peine. Ces facteurs pèsent depuis des mois sur les cours du brut, qui ont perdu 28% à Londres et 25% à New York depuis leur dernier pic mi-juin.
Il semble que l'Arabie saoudite a l'air plutôt satisfaite de laisser le robinet de l'offre ouvert aux niveaux actuels pour mettre la pression sur les producteurs américains, jugeait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Grâce à l'exploitation du pétrole de schiste, les États-Unis produisent de plus en plus de brut et, même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné.
Mais si les prix baissent trop, l'exploitation des bassins de pétrole de schiste aux États-Unis risque de ne plus être rentable, ont prévenu des experts.
Il est difficile d'imaginer les prix (du pétrole) rester à ces niveaux là pour trop longtemps, mais étant donné que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne se réunit pas avant fin novembre, ils pourraient rester à ces niveaux là quelque temps et même baisser encore, prévenait M. Hewson.
Dans ce cadre, les investisseurs scrutent les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne.