Le pétrole repart en baisse, peinant à tirer profit d'un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 84,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 08H00 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 83,37 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 24 novembre 2010.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 13 cents, à 81,71 dollars. Vers 12H35 GMT, le WTI est tombé à 80,01 dollars le baril, son plus bas niveau en séance depuis fin juin 2012.
Après une très forte chute mardi (plus de 4%), les cours du brut ont continué de dégringoler mercredi en cours d'échanges européens, tombant à de nouveaux plus bas depuis 2010 à Londres et 2012 à New York.
Ils ont toutefois tenté de se reprendre après la publication d'indicateurs américains mitigés ayant pesé sur le dollar. Cet accès de faiblesse du billet vert a provoqué des achats à bon compte (les matières premières libellées dans la monnaie américaine devenant meilleur marché pour les investisseurs munis d'autres devises).
Mais les facteurs baissiers (abondance de l'offre et faiblesse de la demande) qui pèsent sur le pétrole depuis des mois ont repris le dessus en fin d'échanges européens, les cours du brut retombant dans le rouge.Tant que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne fait rien pour s'attaquer à cette menace d'énorme surabondance en réduisant sa production, les prix vont continuer à chuter, prévenait-on chez Commerzbank.
Par le passé, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial (environ 30 mbj), a pu moduler son offre pour maintenir les prix du brut à un niveau qui lui convenait.
Mais récemment, les pays membres de l'Opep n'ont pas manifesté de volonté unanime de réduire leur production, des dissensions apparaissant même entre eux.
Certains, comme le Venezuela, voudraient freiner la baisse des prix tandis que d'autres, comme l'Arabie saoudite (chef de file du cartel), semblent plutôt préoccupés par leurs parts de marché, puisqu'ils ont récemment réduit les prix pratiqués à leurs clients.
Il semble que l'Arabie Saoudite est engagée dans un bras de fer avec les producteurs de pétrole de schiste aux États-Unis, chaque côté attendant que l'autre limite sa production en premier, pour arrêter la chute des prix, estimait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les États-Unis produisent de plus en plus de brut et, même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné.
Autre élément pesant sur les cours du pétrole mercredi: les courtiers anticipent une nouvelle augmentation des stocks de brut aux États-Unis, où les raffineries, en période de maintenance, ont réduit un peu leur activité, signalait Matt Smith de Schneider Electric.
Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains sera diffusé jeudi, au lieu de mercredi habituellement, en raison de la célébration lundi aux États-Unis du Colombus Day, jour semi-férié pendant lequel les administrations étaient fermées.
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