Le pétrole ouvre en baisse à New York, poursuivant sa chute
Vers 13H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre perdait 14 cents, à 81,70 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), évoluant à un niveau plus vu depuis juin 2012.
Les courtiers semblent vouloir intégrer le nouveau postulat selon lequel l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) veut continuer à défendre ses parts de marché en augmentant sa production plutôt que de lutter contre la chute des prix, a commenté Matt SMith de Schneider Electric.
Dans le même temps, la demande pour le brut est à la peine. La révision à la baisse des perspectives de croissance de consommation de pétrole pour 2014 et 2015 par l'AIE (Agence internationale de l'énergie) mardi était bien plus forte que prévu, a noté le spécialiste.
Aussi, tant que l'Opep ne fait pas preuve de clarté sur ses intentions, ne montre pas de signe qu'ils vont commencer à réduire leur production, c'est une véritable débâcle pour les cours du pétrole, a-t-il ajouté.
Par le passé, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial (environ 30 mb/j), a pu moduler son offre pour maintenir les prix du brut à un niveau qui lui convenait.Mais des dissensions sont apparues récemment.
Certains, comme le Venezuela, voudraient freiner la baisse des prix tandis que d'autres, comme l'Arabie saoudite (chef de file du cartel), semblent plutôt préoccupés par leurs parts de marché, puisqu'ils ont récemment réduit les prix pratiqués à leurs clients.
Dans ce contexte, les investisseurs scrutent les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne.
Même si les cours du WTI étaient déjà en net recul avant leur diffusion, les indicateurs américains diffusés mercredi n'étaient pas de nature à rasséréner les investisseurs.
Les ventes de détail dans le pays ont notamment régressé plus fortement que prévu en septembre, marquant leur premier recul depuis janvier. L'activité manufacturière de la région de New York a ralenti fortement en octobre, selon l'indice Empire State publié par l'antenne de New York de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Parallèlement en Chine, l'inflation a nettement ralenti en septembre, à son plus bas niveau depuis près de cinq ans. Il semble que les craintes déflationnistes commencent à atteindre la Chine, signalant que la croissance dans ce pays consommateur majeur de brut est à la peine, a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.
Autre élément pesant sur les cours du pétrole mercredi: les courtiers anticipent une nouvelle augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis (dans le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie), où les raffineries, en période de maintenance, ont réduit un peu leur activité, a relevé Matt Smith. Ce document sera diffusé jeudi, au lieu de mercredi habituellement, en raison de la célébration lundi aux Etats-Unis du Colombus Day, jour semi-férié pendant lequel les administrations étaient fermées.