Le pétrole creuse ses pertes, nouveau plus bas depuis fin 2010 à Londres
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 87,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en chute de 1,74 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 14H00 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 86,17 dollars, un nouveau plus bas depuis le 1er décembre 2010.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,20 dollar, à 84,54 dollars.
L'AIE (Agence internationale de l'Énergie) a fait de son mieux pour aider les prix du pétrole dans leur déroute, le Brent ayant chuté à des niveaux inconnus depuis fin 2010, plaisantaient les analystes d'IG.
L'agence a de nouveau abaissé mardi ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2014 et 2015, du fait de la faiblesse de la croissance économique mondiale. Elle table désormais sur une demande planétaire d'or noir de 92,4 millions de barils par jour (mbj)en 2014 et 93,5 mbj en 2015 (contre respectivement 92,6 mbj et 93,8 mbj auparavant).
L'AIE fait part d'un ralentissement de la demande mondiale tandis que le boom du pétrole de schiste aux États-Unis et l'absence de réduction de la production des pays de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) indiquent une augmentation de l'offre, faisait remarquer Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.Ces caractéristiques du marché pétrolier pèsent depuis des mois sur les cours du brut -- qui ont perdu près de 25% à Londres et 21% à New York depuis la mi-juin.
Le marché semble avoir capitulé. D'importants seuils techniques ont été franchis au cours des dernières semaines et tout porte à croire que la chute (des prix du pétrole) n'est pas prête de s'arrêter à moins d'une action rapide de l'Opep, jugeait Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Par le passé, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial (environ 30 mbj), a pu moduler son offre pour maintenir les prix du brut à un niveau qui lui convenait.
Mais récemment, les pays membres de l'Opep n'ont pas manifesté de volonté unanime de réduire leur production, des dissensions apparaissant même entre eux.
Certains, comme le Venezuela (qui a demandé ce weekend la convocation d'une réunion d'urgence), voudraient freiner la baisse des prix.
D'autres, comme l'Arabie saoudite (chef de file du cartel) ou l'Irak, semblent plutôt préoccupés par leurs parts de marché, puisqu'ils ont récemment réduit les prix pratiqués à leurs clients.
Dans ce contexte, les investisseurs scrutent les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne.