Le brut baisse fortement, après un nouveau bond des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 121,41 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 1,04 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 1,56 dollar à 109,49 dollars, repassant sous la barre des 110 dollars pour la première fois depuis le 20 avril.
Les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie "sont apparus relativement médiocres, montrant une hausse des réserves de brut alors que la demande pour les produits pétroliers reste faible", commentait Christophe Barret, de Crédit Agricole.
Le DoE a indiqué que les stocks de pétrole brut avaient une nouvelle fois augmenté plus que prévu aux Etats-Unis, bondissant de 3,4 millions de barils la semaine dernière, après avoir déjà progressé de 6,2 millions de barils la semaine précédente.
Les stocks d'essence ont en revanche diminué de 1 million de barils et les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 1,4 million de barils, une surprise pour les analystes, qui anticipaient une hausse dans les deux cas - mais sans atténuer la tonalité pessimiste du rapport.
Les cours du baril avaient déjà dégringolé de quelque 2,50 dollars mardi, à Londres comme à New-York, victimes de prises de bénéfices, sur fond d'inquiétudes persistantes quant à la robustesse de la demande pétrolière des Etats-Unis, premier consommateur mondial, face au niveau élevé des prix.
"Les prix ont sévèrement pâti des craintes sur un ralentissement de la reprise économique américaine et des signes montrant que les stocks de brut aux Etats-Unis continuent de grimper", relevait Peter Bassett, de Westhouse Securities.
La publication d'indicateurs américains mitigés dévoilés mercredi n'a rien fait pour désamorcer ces inquiétudes.
Selon le cabinet ADP, le secteur privé américain a créé 179'000 emplois en avril, soit moins qu'en mars, et moins qu'anticipé par les économistes.
Par ailleurs, la hausse de l'activité dans les services a ralenti aux Etats-Unis en avril pour le deuxième mois d'affilée, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié par l'association professionnelle ISM, retombé à son plus bas niveau depuis le mois d'août.
Cependant, "le baril de Brent ne devrait pas se replier de façon trop sensible sous les 120 dollars", tempérait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"Le déficit de brut léger en soufre devrait se faire sentir de plus en plus sur le marché à mesure que les raffineurs accroissent leur production à l'orée de la saison estivale des voyages en voiture", a-t-il estimé.