Le pétrole à un nouveau plus bas depuis juin 2012 à Londres, plombé par le dollar fort
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 91,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,57 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Vers 15H30 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 91,48 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 28 juin 2012.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,34 dollar, à 89,67 dollars.
Comme les autres matières premières libellées dans la devise américaine, les cours du brut ont souffert du renforcement du dollar puisqu'ils en deviennent plus coûteux pour les acheteurs munis d'autres devises.
Le dollar a atteint vendredi un nouveau plus haut en un peu plus de deux ans face à l'euro (à 1,2501 dollar pour un euro) et restait proche de ses plus hauts en six ans face au yen.
La devise américaine a été dopée par des chiffres de l'emploi meilleurs que prévu aux États-Unis (baisse surprise du taux de chômage à 5,9% et forte hausse des créations d'emplois en septembre par rapport à août).Cette embellie de la première économie mondiale pourrait pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à relever ses taux d'intérêt plus tôt qu'attendu, un facteur haussier pour le dollar (puisqu'une hausse de taux le rendrait plus rémunérateur).
Par ailleurs, le marché (pétrolier) continue de s'ajuster à des attentes d'une baisse des prix à court terme à cause d'une hausse continue des approvisionnements au moment où la demande peine à tenir le rythme, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Cette semaine, le marché a été particulièrement miné par une révision officielle à la baisse des prix que l'Arabie Saoudite pratique envers ses clients asiatiques, ce qui a été vu comme une volonté de préserver sa part de marché plutôt que le niveau des prix sur le marché, précisait M. Hansen.
Le Brent, qui a perdu environ 20% depuis la mi-juin, s'est installé depuis le 9 septembre sous les 100 dollars, niveau jugé idéal pour les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Du coup, les investisseurs scrutent les actions et les déclarations des membres de l'Opep sur une éventuelle réduction de leur production.
Tant qu'il y a de l'incertitude sur la façon dont l'Opep va gérer l'abondance actuelle de l'offre, on ne peut écarter le risque d'une nouvelle baisse des prix du brut, prévenait M. Hansen.
Le cartel, qui pompe environ un tiers du brut mondial, doit se réunir le 27 novembre à Vienne pour sa 166ème réunion ordinaire.
Lors de sa précédente réunion en juin, l'Opep a décidé de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour, niveau auquel il est fixé depuis fin 2011.