Le pétrole peine à trouver une direction
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 96,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 37 cents, à 93,91 dollars.
Le Brent a continué à chuter (lundi) tandis que le WTI est resté proche de l'équilibre, ce qui réduit encore l'écart entre les deux références du pétrole, signalait Jasper Lawler, analyste pour CMC Markets.
L'abondance de l'offre de brut continuait de peser sur les prix du Brent. Ainsi, alors que la Libye produisait moins de 200.000 barils par jour au printemps, le volume de production a récemment grimpé jusqu'à 900.000 barils par jour, rappelaient les experts de Commerzbank.
Malgré le chaos politique et sécuritaire qui règne en Libye, la production pétrolière a en effet réussi à se redresser ces dernières semaines, après avoir été très perturbée pendant un an (entre juillet 2013 et juillet 2014).Le pétrole libyen alimente le marché européen, qui souffre déjà d'une abondance d'offre car il reçoit de plus en plus de pétrole de l'Afrique de l'Ouest, qui trouve de moins en moins de débouchés aux États-Unis (où la production nationale ne cesse d'augmenter).
Au même moment, la demande progresse moins rapidement qu'anticipé. Le Brent devrait donc rester sous pression, estimaient les analystes de Commerzbank.
La croissance de la demande mondiale pour cette année et la suivante a récemment été revue en baisse par les grands organismes mondiaux spécialisés dans l'énergie (Agence internationale de l'Énergie, Organisation des pays exportateurs de pétrole et Agence américaine d'information sur l'Énergie).
En outre, le renforcement de la monnaie américaine (au plus haut depuis 6 ans face au yen et depuis 22 mois face à l'euro) pénalisait le baril de brut en le rendant plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.
De son côté, le WTI souffrait un peu moins que le Brent de l'ensemble de ces facteurs, bénéficiant de caractéristiques spécifiques au marché américain, comme la bonne tenue de la première économie mondiale et l'activité élevée des raffineries.