Le pétrole oscille autour de l'équilibre
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 96,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 15 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grappillait 11 cents, à 92,91 dollars.
Les principaux facteurs pesant sur les cours du brut restent l'abondance de l'offre combinée à l'affaiblissement de la demande mondiale et le renforcement du dollar, expliquait Dorian Lucas, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Le dollar a atteint jeudi un plus haut depuis 22 mois face à l'euro (à 1,2697 dollar pour un euro) et restait proche de ses plus hauts en 6 ans face au yen. Cela rend les matières premières libellées dans la devise américaine plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Pénalisé par l'ensemble de ces facteurs baissiers, le Brent a perdu plus de 16% depuis la mi-juin et a marqué mercredi un nouveau plus bas depuis début juillet 2012 (à 95,60 dollars le baril).Malgré les combats en cours en Libye et en Irak, l'offre pétrolière de ces pays n'a pas été affectée et se redresse même dans le cas de la Libye, après avoir été bloquée pendant un an entre juillet 2013 et juillet 2014.
De plus, les États-Unis produisent toujours plus de brut (8,6 millions de barils par jour en août, au plus haut depuis juillet 1986), ce qui réduit leurs besoins d'importation et augmente d'autant l'offre énergétique sur le marché mondial.
Face à cette offre abondante, la demande mondiale n'est pas très vaillante, sa croissance pour cette année et la suivante ayant été revue en baisse ces dernières semaines par les grands organismes mondiaux spécialisés dans l'énergie.
De son côté, le WTI grappillait quelques cents après avoir gagné plus de 1 dollar la veille suite à une chute surprise des stocks de pétrole brut aux États-Unis.
En outre, les tensions géopolitiques apportent aussi du soutien aux prix, dans le sillage de nouvelles frappes des forces américaines et de ses alliés arabes contre les jihadistes de l'organisation État islamique en Syrie, ciblant notamment des raffineries, indiquait Matt Smith.
Pour la première fois depuis le début des frappes en Syrie mardi, des avions de combat des États-Unis, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ont en effet frappé dans l'est syrien 12 raffineries contrôlées par l'EI, qui constituent l'une de ses principales sources de revenu.
Ces installations pétrolières produisent entre 300 et 500 barils de pétrole par jour et apportent environ deux millions de dollars par jour en revenus à l'organisation sunnite extrémiste, selon les estimations du Pentagone.