Le pétrole hésite après la baisse surprise des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 96,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 65 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 15H06 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 95,60 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 2 juillet 2012.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grappillait 15 cents, à 91,71 dollars.
Le Brent est tombé à un nouveau plus bas en 26 mois en raison de la combinaison d'un indicateur décevant en provenance de l'Allemagne et de nouvelles sur l'augmentation de la production en Libye, au Nigeria et en Irak, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands a de nouveau décroché en septembre, pour le cinquième mois d'affilée, pour s'établir à son plus bas niveau depuis avril 2013, a indiqué mercredi l'institut du même nom.
Cette donnée était de nature à raviver les craintes des investisseurs sur la faiblesse de la demande énergétique en Europe alors que l'offre est abondante. L'offre a été encore renforcée par le rebondissement de la production libyenne à 800.000 barils par jour après le redémarrage du champ pétrolier d'al-Charara, pointait notamment Dorian Lucas, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Le plus grand champ pétrolier libyen était fermé depuis quelques jours, alors que le pays est toujours plongé dans le chaos.
De plus, le Nigeria compte exporter 1,9 million de barils par jour en novembre, au plus haut depuis septembre 2013, complétaient les experts de Commerzbank.
De son côté, le WTI s'en sortait un peu mieux que le Brent suite à l'annonce d'une chute surprise des stocks de brut américains, remarquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Les réserves de brut ont baissé de 4,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 19 septembre, alors que les experts tablaient sur une augmentation de 500.000 barils.
Une baisse des stocks de brut est habituellement bien reçue par le marché, qui y voit un signe de vigueur de la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.
De leur côté, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 800.000 barils, soit plus de deux fois plus qu'attendu par les analystes (+300.000 barils).
Enfin, les stocks d'essence ont reculé de 400.000 barils, un chiffre deux fois supérieur aux attentes des experts.