Le pétrole rebondit légèrement à New York après de fortes pertes
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a avancé de 65 cents et s'est établi à 92,92 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait terminé vendredi à son plus faible niveau en clôture depuis janvier après être descendu en séance à un prix plus vu depuis mai 2013.
Après un début de séance en baisse, dans le sillage du Brent londonien, le WTI a fait marche arrière en cours de séance et repris de la vigueur.
Le marché énergétique avait été plombé dans la matinée des deux côtés de l'Atlantique par la publication ce week-end de données économiques chinoises jugées préoccupantes pour la demande du deuxième consommateur d'or noir de la planète.
La production industrielle du géant asiatique a marqué en août un brutal ralentissement, enregistrant son plus bas taux de croissance depuis plus de 5 ans, tandis que les ventes au détail et les investissements en capital fixe ont également ralenti leur progression le mois dernier.
Ces chiffres ont touché de plein fouet les prix du pétrole, car le marché compte sur la Chine pour absorber les excédents de production dans le monde, a relevé John Kilduff, de Again Capital.En outre, le redressement bien plus rapide que prévu de la production libyenne laisse anticiper une offre encore plus importante qu'attendu et pèse sur les prix, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En effet, en dépit du chaos régnant dans ce pays clef pour la production en brut en Afrique du Nord, la production s'élève désormais à 870.000 barils par jour, selon un ministre libyen, a précisé M. Kilduff.
Le pays en produisait moins de 200.000 au pire de la crise du secteur, contre 1,3 million de barils en juin 2013.
Mais des problématiques propres au WTI ont aidé ses prix à reprendre du terrain en cours de séance, a expliqué M. Lipow.
Alors que des craintes concernant la tiédeur de la demande énergétique en Europe notamment pénalisaient le Brent, la très forte cadence des raffineries américaines pour la saison laisse anticiper une demande solide de brut aux Etats-Unis, a-t-il noté.
Les raffineries américaines avaient légèrement accéléré leur rythme la semaine dernière atteignant 93,5% de leur capacité.
En outre, quelques retards dans l'acheminement de brut par olédoduc jusqu'au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud) limitent provisoirement l'offre qui y est disponible et sur laquelle se basent les prix du WTI, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, à l'échelle mondiale, la persistance d'importants risques géopolitiques en Irak notamment montre que la production pétrolière dans certains pays n'est pas sûre et peut à tout moment être perturbée, a rappelé Tim Evans, de Citi Futures.