Le pétrole finit en baisse à New York, plombé par une offre américaine abondante
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a cédé 56 cents, à 92,27 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le nouveau recul des prix de l'or noir coté aux Etats-Unis, après une baisse en séance à des plus bas depuis mai 2013 la veille, n'a rien d'étonnant, selon les analystes, en dépit des risques géopolitiques persistants dans le monde.
Il s'agit tout simplement d'une question d'offre et de demande, a commenté Oliver Sloup, courtier chez iiTrader.
Les Etats-Unis sont littéralement en train de se noyer sous l'afflux de pétrole et la demande ne suit pas, a-t-il poursuivi.
Le premier consommateur de brut de la planète a pompé 8,6 millions de barils par jour (mbj) en août, un maximum depuis juillet 1986, et prévoient d'atteindre 9,5 mbj l'année prochaine - ce qui constituerait un record depuis 1970.Cette très forte production réduit ainsi notablement le besoin d'importation (passé de 60% en 2005 à 32% en 2013), et provoque la redirection vers le marché européen du pétrole d'Afrique de l'Ouest, pesant par richochet sur les prix du Brent, coté à Londres.
Or, du côté de la consommation énergétique, les grands organisations spécialisées dans l'énergie -- l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) -- ont toutes revu en baisse récemment leurs projections de croissance de la demande mondiale d'or noir.
Ces révisions sont la conséquence notamment de la faiblesse persistante des économies européenne et chinoise, a expliqué l'AIE.
Malgré la dégringolade des prix du brut, qui ont perdu quelque 15% depuis la mi-juin, il parait improbable que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) commence à s'inquiéter du niveau des prix tant qu'ils sont au-dessus des 80-85 dollars le baril, a estimé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
C'est la zone à ne pas franchir pour ne pas nuire au développement économique des membres du cartel, expliquait-il.
D'ailleurs, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a minimisé jeudi la chute des prix du brut tandis que son homologue du Koweït a estimé qu'il n'était pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire de l'Opep pour discuter de la baisse des cours.