Le pétrole repart en baisse à Londres, toujours affecté par les craintes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 97,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 30 cents, à 93,13 dollars.
Les prix du brut ont tenté de rebondir vendredi en début de séance, après avoir chuté jeudi à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans à Londres (à 96,72 dollars le baril) et 16 mois à New York (à 90,43 dollars le baril) -- un nouvel épisode de leur longue dégringolade depuis mi-juin.
Mais ce rebond s'est révélé être de courte durée pour le Brent, qui repartait en baisse vendredi en fin d'échanges européens.
Tout indique que la dépréciation des prix du baril va se poursuivre dans les prochains mois sous l'effet de la conjonction d'une baisse de la demande mondiale et d'un reflux du risque géopolitique, estimait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Les grands organisations spécialisées dans l'énergie -- l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) -- ont toutes revu en baisse récemment leurs projections de croissance de la demande mondiale d'or noir.
Car bien que la reprise de l'activité soit indéniable, de nombreuses zones de stagnation subsistent, au premier rang desquelles la zone euro, soulignait M. Dembik.
Face à cette demande tiède, l'offre d'or noir est très abondante, dopée notamment par la reprise des exportations libyennes -- malgré le chaos qui règne dans le pays -- et la très forte progression de la production américaine.
Ainsi, les États-Unis ont pompé 8,6 millions de barils par jour (mbj) en août, un maximum depuis juillet 1986, et prévoient d'atteindre 9,5 mbj l'année prochaine - ce qui constituerait un record depuis 1970.
Cette très forte production réduit à la portion congrue le besoin d'importation (passé de 60% en 2005 à 32% en 2013), provoquant par exemple la redirection vers le marché européen du pétrole d'Afrique de l'Ouest.
Point positif à la chute des cours du brut selon Christopher Dembik : cela constitue une véritable opportunité pour renforcer la croissance, puisque le Brent, qui évoluait autour de 110 dollars le baril depuis 2011, gênait la sortie de crise.
Une dépréciation durable de l'ordre de 15% à 20% serait une véritable bouffée d'air frais pour de nombreux pays et permettrait de retrouver une marge de manoeuvre significative, soulignait cet analyste.