Le brut atteint un nouveau sommet à New York, à près de 115 dollars
Vers 16H15 GMT/18h15 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 113,73 dollars, en recul de 20 cents par rapport à vendredi.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique perdait 59 cents à 125,30 dollars. Les échanges étaient cependant réduits, la journée étant fériée au Royaume-Uni.
Les cours avaient dans un premier temps chuté à 110 dollars sur le marché new-yorkais après l'annonce de la mort du chef d'Al Qaïda, les investisseurs espérant une diminution du risque terroriste.
Mais ils sont rapidement repartis à la hausse après l'ouverture de la séance à la criée à New York, touchant 114,83 dollars, niveau inédit depuis le 22 septembre 2008.
Ils sont ensuite repartis en légère baisse.
"Quand on a appris que Ben Laden avait été tué, ma première idée a été d'acheter des actions et des dollars et de vendre du pétrole brut, et je pense que de nombreux courtiers ont fait ce pari. Cela n'a rien à voir avec l'offre et la demande, ce sont des échanges basés sur l'émotion", a commenté Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.
"Mais plus on y pense, plus on se rend compte que (cette nouvelle) n'est pas une bonne chose, cela va probablement accroître les tensions", a-t-il ajouté.
Le chef d'Al-Qaïda et instigateur des attentats du 11 septembre 2001 a été tué dans la nuit de dimanche à lundi lors d'une opération menée par des forces spéciales américaines dans une villa du Pakistan où il se cachait.
"Malgré l'impression positive à court terme, la menace n'a pas disparu", a noté Phil Flynn, de PFG Best.
"Al-Qaïda représente une menace pour l'offre de pétrole, et les craintes de représailles pourraient soutenir les prix", a-t-il estimé.
La CIA a prévenu qu'il était "presque certain" que des terroristes tentent de venger Oussama Ben Laden.
"La mort d'Oussama Ben Laden est un nouveau symptôme de l'affaiblissement d'Al-Qaïda, mais l'organisation étant éclatée géographique et sans structure dirigeante organisée, ce décès constitue probablement un revers moins important que les mouvements de protestations au Moyen Orient et en Afrique du Nord", ont estimé les analystes de JPMorgan.
"Il est peu probable que l'industrie pétrolière considère sa mort comme marquant un tournant du point de vue de la sécurité du marché pétrolier, et on peut même dire que les risques sont plus forts à court terme", ont-ils ajouté.
En Libye, le régime libyen a mené une offensive d'ampleur sur le port pétrolier de Misrata, tandis qu'en Syrie, les forces de sécurité ont procédé lundi à près de 180 arrestations.
Les prix du pétrole étaient par ailleurs tirés vers le bas par un ralentissement de l'activité manufacturière en Chine en avril, selon des statistiques officielles publiées dimanche à Pékin.