Le pétrole poursuit sa chute à Londres, au plus bas depuis juillet 2012
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 97,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 60 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 11H20 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 96,72 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 2 juillet 2012.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 30 cents, à 91,97 dollars. Vers 11H20 GMT, le WTI a chuté jusqu'à 90,43 dollars, son niveau le plus faible depuis le 1er mai 2013.
Les prix du pétrole ont continué leur chute à cause de l'abondance de l'offre et du ralentissement de la croissance de la demande, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Les cours du brut ne cessent de dégringoler depuis mi-juin, en raison d'une conjonction de facteurs baissiers et de l'absence de réelles perturbations des approvisionnements dans les zones touchées par des conflits.
Le Brent, qui a franchi lundi la barre des 100 dollars pour la première fois depuis fin juin 2013, est ainsi tombé jeudi à son plus bas niveau depuis plus de deux ans. Le repli des prix du baril de pétrole a toutes les chances de se poursuivre dans les prochains mois, au regard (...) de l'évolution de la demande, prévenait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Dans son rapport mensuel publié jeudi, l'AIE a revu en baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de brut pour cette année et la suivante. Elle table maintenant sur une demande planétaire d'or noir de 92,6 millions de barils par jour (mbj) en 2014 puis de 93,8 mbj en 2015.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait également revu en légère baisse ses prévisions de demande pour 2014 et 2015, citant une croissance plus faible qu'attendue dans les pays de l'OCDE.
Les prix du pétrole ont maintenant chuté sous le niveau idéal de l'Opep, de 100 dollars le baril, ce qui a alimenté les spéculations sur une éventuelle réduction de la production de l'Arabie Saoudite, le plus grand producteur du cartel, signalait Dorian Lucas, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
De fait, selon le rapport mensuel de l'Opep publié mercredi, l'Arabie saoudite aurait réduit sa production de quelque 400.000 barils par jour en août par rapport à juillet.
De telles réductions sont nécessaires de toute urgence étant donné la hausse de la production aux États-Unis et en Libye, estimaient les analystes de Commerzbank.
Malgré le chaos qui règne en Libye, la production pétrolière s'est redressée au-dessus des 800.000 barils mercredi tandis que les États-Unis ont atteint un nouveau record de production depuis le milieu des années 1980 en août, pompant 8,6 mbj.
Toutefois, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a minimisé jeudi la chute des prix du brut tandis que son homologue du Koweït a estimé qu'il n'était pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire de l'Opep pour discuter de la baisse des cours.