Le pétrole dégringole de nouveau, le Brent au plus bas en 17 mois
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 98,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de mardi. Vers 15h30 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 97,72 dollars le baril, son niveau le plus faible en séance depuis le 18 avril 2013.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,22 dollar, à 91,53 dollars. Vers 15H05 GMT, le WTI est tombé jusqu'à 91,22 dollars, son plus bas en séance depuis le 2 mai 2013.
Les prix du pétrole continuent de chuter alors que les États-Unis prévoient que leur production monte à un plus haut en 45 ans l'année prochaine tandis que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a revu à la baisse ses perspectives de demande, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
En effet, l'Opep a légèrement abaissé ses prévisions de hausse de la demande mondiale de brut pour 2014 et 2015 dans son rapport mensuel publié mercredi.
Ce nouvel ajustement à la baisse s'explique principalement par une croissance plus faible qu'attendue de l'activité des pays riches de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), notamment dans la zone euro, qualifiée de fragile.Face à cette demande maussade, l'offre d'or noir ne cesse de progresser. Ainsi, les États-Unis, qui ont produit 8,6 millions de barils par jour en août (un maximum depuis juillet 1986), envisagent maintenant d'atteindre 9,5 millions de barils par jour en 2015, ce qui serait un maximum depuis 1970, selon les chiffres dévoilés mardi par l'Agence américaine de l'Énergie (EIA).
De même, la production continue d'augmenter en Libye, ayant atteint mercredi 810.000 barils malgré l'anarchie qui règne dans le pays, selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC).
De plus, le rapport hebdomadaire sur les stocks américains accentue la pression sur les prix du brut car les stocks de brut ont baissé moins qu'attendu tandis que les réserves d'essence et de produits distillés ont fortement augmenté, expliquait M. Hansen.
En effet, les réserves américaines de brut ont diminué de 1 million de barils lors de la semaine achevée le 5 septembre, moins qu'envisagé par les analystes (-1,2 million de barils).
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont bondi de 4,1 millions de barils, bien plus que la hausse attendue par les experts (+600.000 barils).
De même, les réserves d'essence ont grimpé de 2,4 millions de barils alors que les analystes s'attendaient à une stagnation de ces stocks.
Ce rapport était donc de nature à inquiéter les investisseurs sur la vigueur de la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.