Le pétrole pénalisé à New York par le rapport sur l'emploi américain
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a perdu 1,16 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir en clôture à 93,29 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 100,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,01 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Les statistiques sur l'emploi américain publiées vendredi ont fait naitre des doutes sur la reprise de l'économie aux Etats-Unis, a relevé Gene McGillian de Tradition Energy.
Selon le très attendu rapport mensuel sur le marché du travail aux Etats-Unis, le taux de chômage est parvenu à reculer très légèrement en août, à 6,1% contre 6,2% en juillet.
Mais parallèlement, l'économie américaine n'a créé que 142.000 emplois, un chiffre bien inférieur aux prévisions des analystes (223.000) et à celui de juillet (212.000).C'est très décevant, voire un peu déconcertant tant cet indicateur diverge avec les bonnes statistiques diffusées récemment, a souligné John Kilduff d'Again Capital. Ca jette un froid sur le marché.
Les chiffres sont d'autant plus déstabilisants que la solidité de l'économie américaine est probablement l'un des points forts ayant permis de soutenir les prix du brut, a souligné Gene McGillian. Quand on regarde comment va l'Europe, comment avance la Chine, on se dit qu'il y a sur le marché plus de brut qu'il n'en faut pour une demande faible.
Le brut est sous forte pression depuis mi-juin, ayant perdu plus de 10% depuis cette date en raison d'une conjonction de facteurs baissiers, dont l'abondance de l'offre dans le monde et la multiplication de signaux témoignant d'une économie globalement à la peine.
Les investisseurs s'inquiètent particulièrement pour la consommation d'or noir en zone euro, qui a enregistré une croissance nulle au deuxième trimestre.
La Banque centrale européenne (BCE) a d'ailleurs étoffé de manière spectaculaire son arsenal pour tenter de relancer l'économie de la zone euro, en annonçant jeudi une nouvelle baisse des taux d'intérêt et un programme de rachats de titres de créances.
Ces annonces ont accéléré la chute de la monnaie unique européenne, tombée jeudi à son plus bas niveau depuis près de 14 mois face au dollar. Le renforcement de la monnaie américaine était ainsi un facteur supplémentaire de pression sur le baril, en le rendant plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de surveiller la situation en Ukraine.
Kiev et les rebelles prorusses ont signé vendredi un cessez-le-feu et un accord sur le retrait des troupes et un échange de prisonniers, à l'issue d'une rencontre à Minsk destinée à mettre fin à cinq mois de conflit meurtrier dans l'Est de l'Ukraine.
Mais le marché adopte une attitude très prudente sur ce sujet, en attendant de voir si (le cessez-le-feu) va tenir, a relevé Gene McGilliam.