Le pétrole new-yorkais miné par le rythme des raffineries et le dollar
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a perdu 1,09 dollar, à 94,45 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE), les raffineries américaines ont fonctionné à 93,3% de leur capacité lors de la semaine achevée le 29 août, contre 93,5% la semaine précédente.
Une telle baisse n'est pas spectaculaire mais est significative si on pense aux perspectives de demande, a souligné Bart Melek de TD Securities. On arrive à la fin de la saison des grands déplacements en voiture et on n'a pas encore vraiment besoin de gaz de chauffage, les raffineries vont commencer à entamer le gros de leurs travaux de maintenance et auront moins besoin de brut dans les semaines à venir, a-t-il expliqué.
Le reste du rapport du DoE s'est révélé mitigé.
Les stocks de brut américain ont reculé mais moins fortement que prévu (-900.000 barils). Les réserves d'essence ont, elles, baissé plus qu'attendu (-2,3 millions de barils) tandis que ceux de produits distillés ont augmenté (+600.000 barils). Le marché a également été pénalisé par la décision de la Banque centrale européenne d'abaisser ses taux et de lancer un programme de rachat d'actifs.
D'un côté, cela signifie que l'économie européenne est en assez mauvaise santé pour justifier le lancement de telles mesures, ce qui n'est de bon augure ni pour l'économie mondiale, ni pour la demande pétrolière du continent européen, a jugé Bob Yawger de Mizuho Securities USA.
D'autre part, cette décision a fait chuter l'euro à des plus bas depuis juillet 2013 et nettement renforcé le dollar, faisant pression sur l'ensemble du marché des matières premières, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.
Un billet vert plus fort rend moins intéressant les achats d'actifs comme l'or noir, libellés en dollars, pour les acheteurs munis d'autres devises.