Le pétrole rebondit nettement à New York après une dégringolade
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre s'est adjugé 2,66 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 95,54 dollars. Il avait chuté de plus de trois dollars mardi.
C'est normal d'observer un mouvement de reprise après une telle glissade, a commenté James Williams de WTRG Economics, tout en s'étonnant de l'ampleur du rebond.
On peut sans doute imputer une partie de cette hausse à la solidité de l'économie américaine, confortée mercredi par l'annonce d'un bond record des commandes aux industries manufacturières en juillet aux Etats-Unis.
Avec l'augmentation surprise de l'activité manufacturière dévoilée mardi, cela laisse présager un bon rapport sur l'emploi américain vendredi, a relevé M. Williams.
Autre raison pour les investisseurs de miser sur un léger regain de vigueur de la consommation énergétique: la possibilité d'un cessez-le-feu en Ukraine pourrait retirer une des menaces qui pèsent sur la demande, a souligné Tim Evans de Cito. La Russie a cherché mercredi à reprendre la main dans le dossier de la crise ukrainienne, en proposant un plan de règlement et en disant dire qu'un accord entre séparatistes et Kiev pourrait intervenir dès vendredi.
Cette offre a été accueillie avec prudence par les Occidentaux et rejetée pour l'instant par le Premier ministre ukrainien. Mais la perspective d'une désescalade du conflit laissait entrevoir la possibilité d'un allègement des sanctions économiques imposées par les Occidentaux ou la Russie.
Elle permettait aussi à l'euro de regagner un peu de terrain face au billet vert, qui reculait face aux principales monnaies. Cela rendait plus attractif l'achat de barils de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les inquiétudes sur la demande en or noir restaient cependant très présentes dans le sillage de récentes données économiques maussades en Europe et en Chine, deux grands consommateurs de brut.
En outre, les opérateurs de marché estiment toujours que le marché du pétrole est amplement approvisionné, ont noté les experts de Commerzbank.
La Russie a fait part d'une augmentation de 1% de sa production pétrolière, à 10,52 millions de barils par jour en août, ce qui indique que les sanctions n'ont pour l'instant eu aucun impact direct sur l'offre pétrolière russe, ont-ils précisé.
Les opérateurs se préparaient aussi à la diffusion jeudi - avec un jour de retard sur le calendrier habituel en raison de la fermeture des marchés lundi - du rapport des autorités américaines sur les stocks de produits pétroliers aux États-Unis pour se faire une meilleure idée de la vigueur de la demande dans le pays.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire s'attendent en moyenne à une baisse de 1,1 million de barils de brut en stocks aux Etats-Unis.
bur-jum/jld/pb