Le pétrole rebondit au lendemain de sa dégringolade
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 101,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 89 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 74 cents, à 93,62 dollars. Le WTI a clôturé mardi à son niveau le plus faible depuis mi-janvier.
Les cours du brut bénéficiaient d'achats à bon compte après avoir durement chuté la veille, le WTI ayant perdu plus de trois dollars à New York et le Brent plus de deux dollars à Londres.
La référence européenne du brut a même glissé en séance jusqu'à 100,17 dollars le baril, son niveau le plus faible depuis le 24 juin 2013.
Il n'y a pas eu d'informations spécifiques au marché du pétrole qui auraient pu expliquer la chute des prix mais plutôt des nouvelles suscitant habituellement une hausse des prix (comme un bon indicateur aux États-Unis ou l'arrêt prolongé du champ pétrolier Buzzard de la Mer du Nord), s'étonnaient les analystes de Commerzbank.Apparemment, les opérateurs de marché estiment toujours que le marché du pétrole est amplement approvisionné, ajoutaient-ils.
Ainsi, la production pétrolière a réussi à se redresser ces dernières semaines en Libye, malgré le chaos ambiant dans le pays, et s'établit actuellement autour de 700.000 barils par jour (contre moins de 200.000 au plus fort de la crise et 1,5 million en temps normal).
De même, la Russie a fait part d'une augmentation de 1% de sa production pétrolière, à 10,52 millions de barils par jour en août, ce qui indique que les sanctions n'ont pour l'instant eu aucun impact direct sur l'offre pétrolière russe, rapportaient les experts de Commerzbank.
Bien que la situation en Ukraine reste dans l'esprit de tous les opérateurs, il semble que les inquiétudes à propos d'une escalade soient limitées et, d'une manière ou d'une autre, déjà intégrées dans les prix, jugeait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Au demeurant, d'après les dernières études, une détérioration sur le terrain en Europe de l'Est aurait certainement un effet plus conséquent sur la demande que sur l'offre, ajoutait-il.
Or les craintes sur la demande sont déjà vives, les investisseurs s'inquiétant de récentes données économiques maussades en Europe et en Chine, deux grands consommateurs d'or noir.
Même la solidité des dernières statistiques américaines n'a pas suffi à rasséréner les investisseurs sur ce point.
Ils attendaient ainsi la diffusion jeudi - avec un jour de retard sur le calendrier habituel en raison de la fermeture des marchés lundi - du rapport des autorités américaines sur les stocks de produits pétroliers aux États-Unis pour se faire une meilleure idée de la vigueur de la demande dans le pays.
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