Le pétrole dégringole, dollar fort et abondance de l'offre pèsent
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 100,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres - son plus bas niveau depuis le 26 juin 2013 - en baisse de 2,13 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance chutait de 2,60 dollars, à 93,36 dollars, par rapport à la clôture de vendredi (le marché américain est resté fermé lundi en raison d'un jour férié aux États-Unis).
Après plusieurs jours de stabilisation, les prix du pétrole sont repartis en forte baisse mardi. Le Brent a ainsi glissé jusqu'à un plus bas en 14 mois tandis que le WTI est retombé à ses niveaux de jeudi dernier.
La référence américaine du brut souffrait d'ailleurs spécifiquement de prises de bénéfices suite aux nombreux achats, avant le long week-end aux États-Unis, les investisseurs s'étant préparés à d'éventuelles montées des violences dans le monde, notamment en Ukraine, expliquait John Kilduff, de Again Capital.
Mais, les inquiétudes sur l'Ukraine étaient mises de côté, les prix du pétrole chutant fortement malgré des données économiques meilleures que prévu aux États-Unis, pointait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Selon lui, ces données n'étaient pas suffisantes pour apaiser les craintes des investisseurs sur la demande mondiale de brut.Lundi, des indicateurs mitigés en zone euro et en Chine avaient ravivé les craintes sur l'appétit mondial d'or noir.
Les cours du pétrole continuaient par ailleurs d'être gênés par l'abondance de l'offre sur le marché pétrolier, un facteur qui plombe les prix de l'or noir depuis plusieurs semaines déjà.
En Libye, par exemple, la production pétrolière continue de se normaliser graduellement malgré les combats persistants et le chaos politique croissant, indiquaient les économistes de Commerzbank.
Selon le ministre libyen du Pétrole, le volume de production devrait atteindre 800.000 barils par jour fin septembre (contre 700.000 barils par jour actuellement) - et un total de 1 million de barils par jour d'ici la fin de l'année, ajoutaient-ils.
Enfin, les prix du brut souffraient du renforcement du dollar, qui a atteint mardi un nouveau plus haut depuis un an face à l'euro (1,3110 dollar pour un euro).
Un dollar plus fort rend les actifs libellés dans la monnaie américaine, comme le brut, plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.