Le pétrole chute, plombé par l'offre abondante et le dollar fort
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 102,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 69 cents, à 95,26 dollars, par rapport à la clôture de vendredi (le marché américain est resté fermé lundi en raison d'un jour férié aux États-Unis).
Les cours du pétrole souffraient de l'abondance de l'offre sur le marché pétrolier, un facteur qui plombe les prix de l'or noir depuis plusieurs semaines déjà.
En Libye, par exemple, la production pétrolière continue de se normaliser graduellement malgré les combats persistants et le chaos politique croissant, indiquaient les économistes de Commerzbank.
Selon le ministre libyen du pétrole, le volume de production devrait atteindre 800.000 barils par jour fin septembre (contre 700.000 barils par jour actuellement) - et un total de 1 million de barils par jour d'ici la fin de l'année, ajoutaient-ils.La production pétrolière libyenne, perturbée pendant un an, parvient à se rétablir progressivement depuis quelques semaines.
Mais la situation reste chaotique dans le pays sur les plans politique et sécuritaire, le gouvernement libyen démissionnaire ayant reconnu ne plus contrôler les ministères et services de l'État à Tripoli.
Étant donné le chaos et les combats, ce ne serait pas surprenant que la production s'écroule de nouveau en Libye, estimaient les experts du courtier PVM.
Au plus fort de la crise pétrolière libyenne, la production a chuté sous les 200.000 barils par jour, contre 1,5 million de barils par jour en temps normal.
Par ailleurs, les prix du pétrole étaient pénalisés par le renforcement du dollar, qui a atteint mardi un nouveau plus haut depuis un an face à l'euro (1,3110 dollar pour un euro).
Un dollar plus fort rend les actifs libellés dans la monnaie américaine, comme le brut, plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Enfin, les investisseurs gardaient un oeil inquiet sur les tensions géopolitiques, qui sont une des principales raisons pour ne pas vendre à découvert agressivement le baril de brut, estimaient les analystes d'Energy Aspects.
Le conflit dans l'est de l'Ukraine, qui a fait près de 2.600 morts depuis la mi-avril, a franchi une nouvelle étape la semaine dernière après des informations concordantes sur la présence de troupes régulières russes en Ukraine, plus de 1.000 selon l'Otan.
Mardi, la Russie a prévenu qu'elle réagirait à la menace que constitue le renforcement annoncé de la présence de l'Otan près de ses frontières, accusant les Occidentaux de jouer l'escalade dans la crise ukrainienne.