Le pétrole fléchit, craintes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 102,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 22 cents, à 95,74 dollars.
Dans des volumes d'échanges limités en l'absence des opérateurs américains, les prix du pétrole ont reculé (lundi), plombés par des données économiques décevantes en provenance de la Chine et d'Europe, expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Dans la zone euro, la reprise dans le secteur manufacturier a montré de nouveaux signes d'essoufflement en août, le PMI manufacturier s'étant établi à 50,7 points le mois dernier contre 51,8 en juillet.
En Chine, la croissance de la production manufacturière chinoise a également ralenti en août, l'indice PMI des directeurs d'achat atteignant 51,1 le mois dernier, contre 51,7 en juillet. Ces données mitigées étaient de nature à alimenter les craintes sur la demande énergétique chez ces deux grands consommateurs d'or noir.
De plus, la situation d'offre abondante empêche toute hausse significative des prix, expliquaient les experts de Commerzbank.
La Libye, par exemple, a pu redresser sa production pétrolière à 700.000 barils, selon la Compagnie nationale pétrolière NOC, ce qui représente une hausse de 500.000 barils par rapport aux niveaux de mai, poursuivaient-ils.
L'offre supplémentaire de la Libye aggrave la surabondance d'offre sur le marché européen parce que les autres producteurs de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne réduisent pas leur offre en conséquence, expliquaient-ils.
La production pétrolière libyenne, qui a été perturbée pendant un an, parvient à se rétablir progressivement depuis quelques semaines.
Mais la situation reste chaotique dans le pays sur les plans politique et sécuritaire. Le gouvernement libyen démissionnaire, réfugié dans l'Est du pays, a reconnu ainsi lundi que les milices armées contrôlaient désormais les sièges des ministères et des services publics dans la capitale Tripoli.
Enfin, les opérateurs du marché pétrolier restaient attentifs à l'évolution de la situation en Ukraine.
Le conflit dans l'est de l'Ukraine, qui a fait près de 2.600 morts depuis la mi-avril a franchi une nouvelle étape la semaine dernière après des informations concordantes sur la présence de troupes régulières russes en Ukraine, plus de 1.000 selon l'Otan.