Le pétrole grimpe à New York, misant sur une bonne demande américaine
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a grimpé de 1,41 dollar, à 95,96 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 103,19 dollars dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 73 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Une série de statistiques globalement encourageantes sur l'économie américaine offre, depuis jeudi, de bonnes perspectives pour la consommation en pétrole du pays le plus gourmand de la planète en or noir, stimulant les achats sur le marché du pétrole new-yorkais, a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group.
La première économie mondiale a connu un rebond plus fort que prévu de sa croissance au deuxième trimestre, à 4,2%, après un hiver rigoureux.
En outre, le moral des ménages américains a augmenté plus que prévu en août, selon l'indicateur établi par l'Université du Michigan et l'activité économique de la région de Chicago a connu un fort rebond sur la même période, selon l'association professionnelle ISM.Les dépenses des consommateurs aux États-Unis se sont toutefois repliées en juillet pour la première fois depuis six mois, de 0,1%.
Une situation économique nettement moins souriante en zone euro bridait en revanche l'ascension du baril de Brent, coté à Londres, a noté Tim Evans, de Citi Futures, après une nouvelle salve d'indicateurs préoccupante en zone euro.
Toujours affectée par un chômage élevé, bien que stable, à 11,5% en juillet, la région a en outre connu un nouveau recul de l'inflation en août.
Le marché surveillait aussi la nette dégradation de la situation en Ukraine, où l'Otan a demandé fermement vendredi à la Russie de cesser ses actions militaires illégales après des incursions de ses troupes dans le pays.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a mis en garde vendredi contre une situation qui risquait de devenir hors de contrôle avec une confrontation immédiate entre troupes russes et ukrainiennes, à l'ouverture d'une réunion avec ses homologues européens à Milan.
En dépit de cette escalade, et d'éventuelles sanctions occidentales supplémentaires contre Moscou, les prix du brut évitaient toute envolée des deux côtés de l'Atlantique, les prix du Brent restant cantonnés à une fourchette de prix entre 101 et 103 dollars depuis la mi-août.
En effet, pour les économistes de Commerzbank, il est extrêmement improbable que la Russie suspende ses livraisons de pétrole si de nouvelles sanctions devaient être imposées.
En effet, la Russie exporte environ 5 millions de barils de brut par jour, principalement vers l'Europe et ces échanges sont suffisamment importants des deux côtés pour qu'ils ne soient pas la cible des sanctions occidentales ou des mesures de représailles russes, a précisé Julian Jessop, analyste chez Capital Economics.
Environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de Russie, la moitié d'entre elles transitant par l'Ukraine.
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