Le pétrole rechute, pénalisé par la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 101,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 65 cents, à 92,80 dollars.
Les cours du brut avaient nettement rebondi mercredi, à la faveur d'un rapport sur les stocks pétroliers américains montrant une chute plus importante que prévu des réserves de brut.
Mais ce rapport contenait également des éléments baissiers, tels qu'une hausse des stocks d'essence (en pleine saison des grands déplacements automobiles aux États-Unis) et une progression des réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays).
Les différents facteurs baissiers qui pèsent sur le marché pétrolier depuis des semaines - offre abondante, demande en berne, absence de perturbations des approvisionnements malgré des tensions géopolitiques - reprenaient le dessus jeudi.Les craintes sur l'offre dues aux conflits en Irak et en Ukraine ont récemment diminué, puisqu'elles ne se sont pas matérialisées par des interruptions effectives, notait ainsi Dorian Lucas, analyste pour le cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
En outre, les exportations ont repris depuis le plus grand terminal pétrolier libyen après un an de blocages, ajoutait l'expert.
La compagnie nationale libyenne NOC a en effet annoncé mercredi le chargement au terminal d'al-Sedra d'un supertanker sous pavillon panaméen d'une capacité de 600.000 barils, dont la cargaison sera livrée en Italie pour le compte de la compagnie Tamoil.
Le secteur pétrolier libyen se débloque progressivement depuis un accord début juillet avec les rebelles qui entravaient son fonctionnement depuis l'été 2013.
Mais le pays reste néanmoins plongé dans le chaos, alors que les milices rivales se livrent toujours bataille pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli.
Si le pays parvient à se stabiliser, la NOC table sur une production d'un million de barils par jour avant la fin de l'année, contre une capacité de 1,5 million de barils en temps normal.
La exportations libyennes viennent se déverser sur un marché mondial déjà bien approvisionné, face à une demande en berne, ce qui pèse d'autant plus sur les cours du brut.