Le pétrole creuse ses pertes à cause d'inquiétudes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 103,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en chute de 1,45 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 15H50 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 103,08 dollars, son niveau le plus faible depuis le 8 novembre 2013.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 77 cents, à 97,31 dollars.
Le pétrole a franchi des plus bas en plusieurs mois, les inquiétudes géopolitiques persistantes étant écartées au profit de craintes sur la croissance mondiale après un mauvais indicateur allemand (effondrement du moral des investisseurs en août, ndlr) et un rapport de l'AIE (Agence internationale de l'Énergie), expliquait Jasper Lawler, analyste de CMC Markets.
Les prix du pétrole semblent presque étrangement calmes face à la montée des risques géopolitiques qui touchent un grand pan des pays producteurs de pétrole, a ainsi noté l'AIE dans son rapport mensuel publié mardi.
En cause : la faiblesse de la demande mondiale, qui n'a crû que de 700.000 barils par jour au deuxième trimestre, le niveau le plus bas observé depuis début 2012.L'agence a donc revu en baisse sa prévision de progression de la demande mondiale de brut en 2014 (à +1,0 million de barils par jour, contre +1,2 mbj auparavant) et en 2015 (à +1,3 mbj, soit 90.000 barils par jour de moins que lors de sa précédente estimation).
Vendredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait aussi abaissé légèrement sa prévision de croissance de la demande de brut en 2014, à 1,10 mbj contre 1,13 mbj estimé au début de l'été.
Les acteurs du marché pétrolier continuaient néanmoins de surveiller l'évolution des tensions géopolitiques, notamment en Irak où le nouveau Premier ministre Haïdar al-Abadi recueillait mardi les soutiens de la communauté internationale, qui l'a appelé à former rapidement un gouvernement d'unité susceptible de faire face à l'offensive jihadiste et sortir le pays du chaos.
Alors qu'un drone américain a détruit mardi dans le nord de l'Irak un mortier utilisé par les jihadistes sunnites contre les forces kurdes, les combats entre les forces kurdes et les extrémistes sunnites de l'État islamique (EI) sont perçus comme une menace insignifiante pour la production pétrolière du pays, jugeaient les experts de Commerzbank.