Le pétrole au plus bas en neuf mois à Londres, craintes sur la demande
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 103,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 07H00 GMT, le Brent a même chuté jusqu'à 103,65 dollars, son niveau le plus faible depuis le 8 novembre 2013.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 84 cents à 97,24 dollars.
Le Brent continue de décliner et est tombé ce matin à un plus bas en neuf mois de moins de 104 dollars le baril, remarquaient les analystes de Commerzbank.
D'une part, les combats entre les forces kurdes et les extrémistes sunnites de l'État islamique (EI) sont perçus comme une menace insignifiante pour la production pétrolière (irakienne), tout comme la lutte de pouvoirs à Bagdad, ajoutaient-ils.
Un nouveau Premier ministre a été nommé lundi en Irak, avec la tâche de former un gouvernement d'union afin de faire face à l'offensive lancée le 9 juin par les jihadistes sunnites de l'État islamique (EI)- qui continuent de s'emparer de pans de territoires en Irak et de mener des exactions contre les minorités religieuses. D'autre part, le pétrole était miné par des craintes sur l'appétit mondial de brut, après que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en baisse mardi ses prévisions de croissance de la demande mondiale en 2014 et 2015, en raison d'une croissance économique plus faible que prévu.
Ainsi, l'AIE table désormais sur une progression de la demande mondiale de 1,0 million de barils par jour (mb/j) en 2014 contre 1,2 mb/j dans son rapport de juillet (où cette estimation avait déjà été revue en très légère baisse).
Pour 2015, l'agence estime que la demande devrait progresser de 1,3 mb/j, soit 90.000 b/j de moins que lors de sa précédente estimation.
Une accélération de la demande d'or noir est donc toujours prévue pour 2015 mais elle sera quelque peu ralentie par la Chine, le Japon et la Russie, du fait des sanctions occidentales pour son rôle jugé déstabilisateur en Ukraine, selon l'agence énergétique des pays développé.
Face à cette demande déprimée, la production de pétrole a augmenté de 230.000 barils par jour en juillet pour atteindre 93 mb/j au niveau mondial, selon l'AIE qui relève qu'une progression en Arabie saoudite et en Libye a compensé un repli dans d'autres pays producteurs.