Le pétrole cherche une direction du fait de fondamentaux contradictoires
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 104,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de jeudi. Le Brent est tombé mardi à 104,07 dollars le baril, son plus bas niveau en quatre mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 2 cents à 97,36 dollars. Le WTI était tombé jeudi à 96,55 dollars, son niveau le plus faible depuis le 4 février.
Les troubles géopolitiques dominent les marchés depuis des mois mais leurs effets ont jusqu'à présent eu peu d'impact sur les prix, notaient les analystes de Commerzbank.
Mais un regain de tensions autour de la situation en Irak et les inquiétudes liées à la crise ukrainienne soutenaient vendredi les cours de l'or noir.
Les opérateurs sur les marchés ont de toute évidence eu une réaction logique et réduit leurs prévisions pour la production pétrolière de l'Irak et de la Russie, observait-on chez Commerzbank.Les craintes d'une diminution de l'offre mondiale de brut font ainsi monter les prix.
Les États-Unis se sont directement impliqués dans le conflit en Irak, pour la première fois depuis le retrait de leurs troupes en 2011, en bombardant vendredi des positions des extrémistes sunnites de l'État islamique (EI) menaçant le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis en fuite.
Jusqu'à encore récemment, l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, NDLR) plaçait beaucoup d'espoir dans l'Irak, qui devait prendre en charge les deux tiers des hausses à venir de la production du cartel, mais le pays glisse vers le chaos, expliquaient les experts de Commerzbank.
Mais les prix du pétrole continuaient tout de même de subir la pression d'une offre toujours abondante et d'une demande estivale basse.
De plus, l'Opep a légèrement abaissé sa prévision pour la croissance de la demande mondiale de pétrole, tablant désormais pour 2014 sur une hausse de 1,10 million de barils par jour (mbj) de la demande, contre 1,13 mbj estimés au début de été, selon le rapport mensuel du cartel.
En outre, le dollar restait fort, après avoir atteint mercredi son niveau le plus élevé face à l'euro en neuf mois, à 1,3333 dollar pour un euro.
L'appréciation du billet vert rend plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises les achats d'or noir, libellé en dollar.