Le pétrole peine à accrocher une direction, à la merci d'un dollar renforcé
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 104,94 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de mardi. Le Brent est tombé mardi en séance européenne à 104,07 dollars le baril, un nouveau plus bas en quatre mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 6 cents, à 97,32 dollars. Mardi en cours d'échanges américains, le WTI était tombé à 97,00 dollars, son niveau le plus faible depuis le 5 février.
Les investisseurs effectuaient quelques achats à bon compte mais le marché restait toujours sous pression.
Les cours du brut avaient nettement reculé mardi, plombés par les effets couplés d'un renforcement du dollar - rendant plus onéreux les achats d'or noir (libellé dans la monnaie américaine) pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le billet vert a atteint mercredi un nouveau plus haut depuis début novembre 2013 face à l'euro, à 1,3333 dollar pour un euro.En outre, la Russie menace de répondre aux sanctions de l'UE (Union européenne), alimentant des craintes de guerre économique qui se traduirait par une baisse de la demande de pétrole, notaient les analystes de Commerzbank.
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mercredi d'interdire ou de limiter pour un an les importations de produits agroalimentaires en provenance des pays ayant mis en place des sanctions économiques contre la Russie.
Les investisseurs étaient tout de même quelque peu soulagés par l'annonce d'une baisse des réserves américaines de pétrole.
Les stocks de pétrole brut ont enregistré un recul conforme aux attentes la semaine dernière aux États-Unis, diminuant de 1,8 million de barils, selon les données publiées mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE).
Mais surtout, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont elles baissé de 1,8 million de barils, surprenant les analystes qui s'attendaient à une progression de 600.000 barils.
Les stocks d'essence ont de leur côté chuté de 4,4 millions de barils, prenant là-aussi de court les experts, qui tablaient sur une hausse de 100.000 barils.
Des chiffres de nature à redonner quelques espoirs aux investisseurs sur la vigueur de la demande du plus gros consommateur d'or noir au monde, notamment alors que l'été est la saison des grands déplacements en voiture dans le pays.
Cependant, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 19,6 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 0,1% de moins qu'à la même période en 2013 et les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont augmenté après avoir chuté la semaine précédente à leur plus bas niveau depuis novembre 2008.
Les courtiers continuaient par ailleurs à surveiller les potentielles perturbations pouvant affecter l'offre de brut sur le marché mondial du fait d'un regain de tension en Libye et en Irak.