Le pétrole rebondit à New York face aux craintes géopolitiques
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre a gagné 41 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 98,29 dollars.
Le cours du WTI se reprenait ainsi après avoir perdu plus de 4% la semaine dernière et terminé à son plus bas niveau depuis six mois, porté notamment selon l'analyste indépendant Andy Lipow par l'évolution de la situation dans certains importants pays producteurs d'or noir.
Pendant tout le week-end, les fils d'informations se sont remplis des violences qui touchaient le Moyen-Orient, qu'il s'agisse de la Libye ou de l'Irak, et la combinaison de ces événements a commencé à refaire monter les prix du brut, a-t-il estimé.
Les jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui ont lancé en juin une offensive fulgurante sur le pays et se sont emparés depuis d'importants pans de territoire, ont conquis ce week-end plusieurs villes de la région autonome du Kurdistan irakien, à proximité de la frontière syrienne, jetant sur les routes jusqu'à 200.000 personnes.
Les insurgés se sont aussi emparés en même temps de deux champs de pétrole ayant une production totale de 20.000 barils par jour, Ain Zalah et Batma, et d'une petite centrale électrique.Face à l'avancée jihadiste, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a ordonné à l'armée de l'air d'apporter son soutien aux combattants kurdes.
En Libye, les combats persistent entre milices rivales dans la capitale Tripoli, poussant plusieurs capitales étrangères à évacuer leurs ressortissants et remettant en cause la récente remontée de la production de brut dans le pays.
L'avancée du prix du WTI est toutefois restée limitée par l'anticipation d'une demande moins forte que prévu aux Etats-Unis.
Les réserves d'essence ne cessent d'augmenter aux Etats-Unis alors même que la consommation de ce produit raffiné est censée être à son pic en cette période de grands déplacements et les investisseurs s'inquiètent pour la demande à venir après le rapport sur l'emploi un peu moins bon que prévu publié vendredi, a relevé Robert Yawger de Mizuho Securities. S'il y a moins de consommation d'essence, il y aura forcément moins de demande en brut.