Le pétrole peine à se reprendre malgré les risques géopolitiques
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 105,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent était tombé vendredi à 104,39 dollars le baril, son niveau le plus faible en quatre mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 10 cents, à 97,98 dollars. Vendredi, le WTI avait chuté jusqu'à 97,09 dollars, son niveau le plus faible depuis le 7 février.
Le prix du Brent avait nettement baissé vendredi, en réponse à une offre ample en Afrique et en Europe sur fond de faible demande, commentait Chloe Bradley, analyste chez Inenco.
L'abondance de l'offre compense les risques liés aux tensions géopolitiques au Proche-Orient et en Ukraine, expliquait l'analyste.
Pour les experts de Commerzbank, la faiblesse persistante des cours fait augmenter le risque d'un fort rebond si les nouvelles (sur les différents conflits géopolitiques) venaient à faire repenser (leur position) aux investisseurs.En effet, les investisseurs surveillaient notamment la situation en Irak où des jihadistes de l'État islamique (EI) se sont emparés dimanche de Sinjar, située à 50 km de la frontière syrienne.
La prise de cette ville intervient au lendemain de celle de Zoumar, une autre cité proche de Mossoul d'où l'EI a chassé les forces kurdes, au prix de combats meurtriers.
Les insurgés se sont emparés en même temps de deux champs de pétrole ayant une production totale de 20.000 barils par jour, Ain Zalah et Batma, et d'une petite centrale électrique.
De plus, les combats continuent également en Libye, (...) autour de l'aéroport dans la capitale Tripoli, relevait-on chez Commerzbank.
En outre, Le feu a repris le dessus dans l'immense dépôt de carburant à Tripoli, où un autre réservoir a pris feu après avoir été touché par une nouvelle roquette lors de combats violents entre milices rivales, a annoncé la Compagnie nationale de Pétrole (NOC).
Le dépôt ravagé par le feu contient plus de 90 millions de litres de carburant, dont plusieurs millions sont déjà partis en fumée, ainsi qu'une cuve de gaz domestique.
Par ailleurs, l'interruption de la raffinerie de Coffeyville dans le Kansas (centre des États-Unis), en raison d'un incendie dans une de ses unités de production, faisait craindre aux acteurs du marché une nette remontée des stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays), où sont entreposées les réserves servant de référence au WTI.