Le pétrole termine la semaine en forte baisse
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 104,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Vers 14H15 GMT, le Brent est même tombé à 104,71 dollars, son minimum depuis mi-juillet.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 87 cents, à 97,30 dollars. Vers 10H05 GMT, le WTI a chuté jusqu'à 97,09 dollars, son niveau le plus faible depuis le 7 février dernier.
Malgré toutes les sources de tensions géopolitiques, il y a une abondance d'offre sur le marché européen du pétrole en ce moment, ce qui pèse sur le Brent, expliquaient les analystes de Commerzbank.
De solides fondamentaux du côté de l'offre ont causé une tendance baissière sur le marché pétrolier au cours de cette semaine, abondait Chloe Bradley, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Le pétrole d'Afrique de l'Ouest joue un rôle majeur dans (cette abondance d'offre) : il est d'une qualité comparable au pétrole de schiste produit aux États-Unis et n'est donc plus demandé là-bas. A la place, ce pétrole inonde de plus en plus le marché européen, détaillait-on chez Commerzbank.L'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures a dopé ces dernières années la production pétrolière américaine, qui a atteint 7,4 millions de barils par jour (mbj) en 2013 et devrait continuer de grimper à 8,5 mbj en 2014 et 9,3 mbj en 2015, selon les estimations de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).
De son côté, le WTI évoluait à des niveaux inconnus depuis six mois, pénalisé par un rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis un peu décevant dans un marché anticipant une remontée des réserves de brut dans le pays.
Selon les données publiées par le département du Travail, l'économie des États-Unis a continué de créer des emplois en juillet, mais à un rythme plus faible que ne le prévoyaient les analystes, tandis que le taux de chômage est légèrement remonté, à 6,2%.
De tels chiffres étaient de nature à inquiéter un peu les investisseurs sur la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut.
De plus, l'interruption de la raffinerie de Coffeyville dans le Kansas (centre), d'une capacité de 115.000 barils par jour, en raison d'un incendie dans une de ses unités de production, fait craindre aux acteurs du marché une nette remontée des stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays), où sont entreposées les réserves servant de référence au WTI.
Les stocks de Cushing avaient atteint des niveaux record début 2013 (près de 52 millions de barils), pesant sur le cours du pétrole échangé à New York, avant d'entamer un déclin, surtout depuis le début de cette année.
Ces réserves sont d'ailleurs tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis début novembre 2008, à 17,9 millions de barils.