Le pétrole poursuit sa chute, au plus bas depuis six mois à New York
Vers 10H05 GMT (12H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 105,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, au plus bas depuis deux semaines et en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,08 dollar, à 97,09 dollars, son niveau le plus faible depuis le 7 février dernier.
Malgré toutes les sources de tensions géopolitiques, il y a une abondance d'offre sur le marché européen du pétrole en ce moment, ce qui pèse sur le Brent, expliquaient les analystes de Commerzbank.
De solides fondamentaux du côté de l'offre ont causé une tendance baissière sur le marché pétrolier au cours de cette semaine, abondait Chloe Bradley, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Le pétrole d'Afrique de l'Ouest joue un rôle majeur dans (cette abondance d'offre) : il est d'une qualité comparable au pétrole de schiste produit aux États-Unis et n'est donc plus demandé là-bas. A la place, ce pétrole inonde de plus en plus le marché européen, détaillait-on chez Commerzbank.L'exploitation des ressources non conventionnelles d'hydrocarbures a dopé ces dernières années la production pétrolière américaine, qui a atteint 7,4 millions de barils par jour (mb/j) en 2013 et devrait continuer de grimper à 8,5 mb/j en 2014 et 9,3 mb/j en 2015, selon les estimations de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).
De son côté, le WTI reculait plus fortement que le Brent, évoluant à des niveaux inconnus depuis six mois.
La faiblesse du WTI peut en partie être expliquée par l'interruption d'une raffinerie dans le Midwest (centre) des États-Unis, d'une capacité de 115.000 barils par jour et qui pourrait rester fermée pour quatre semaines, indiquaient les analystes de Commerzbank.
Selon plusieurs experts, cela pourrait faire de nouveau gonfler les stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud du pays), où sont entreposées les réserves servant de référence au WTI.
Les stocks de Cushing avaient atteint des niveaux record début 2013 (près de 52 millions de barils), pesant sur le cours du pétrole échangé à New York, avant d'entamer un déclin, surtout depuis le début de cette année.
Ces réserves sont d'ailleurs tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis début novembre 2008, à 17,9 millions de barils.