Le brut résiste à l'envolée des stocks de brut américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 125,24 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,10 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 66 cents à 112,87 dollars.
Les cours du brut n'ont que brièvement reculé suite à l'annonce d'un bond bien plus important que prévu des stocks de pétrole brut la semaine passée aux Etats-Unis.
Les stocks de brut ont augmenté de 6,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 22 avril, soit bien plus que les 900'000 barils attendus par les analystes, du fait notamment d'une forte progression des importations, selon des chiffres publiés mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE).
De leur côté, les réserves d'essence et de produits distillés ont reculé.
En outre, "la note baissière (pour les cours) émise par le chiffre des réserves de brut est quelque peu atténuée par le fait que les stocks entreposés au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud des Etats-Unis) ont reculé pour la deuxième semaine consécutive", observait Torbjorn Kjus, analyste chez DNB NOR.
Au terminal de Cushing, le principal site de stockage américain, est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas qui sert de référence sur le marché new-yorkais. Cependant, ces réserves restent à des niveaux très élevés et continuent d'entraver la hausse des cours du WTI.
Les cours demeuraient portés par un accès de faiblesse du billet vert, qui est tombé mardi à son niveau le plus bas depuis décembre 2009 face à l'euro, rendant plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Principale source de pression sur le dollar, la Fed doit annoncer mercredi vers 16H15 GMT sa décision de politique monétaire à l'issue de sa réunion d'avril.
La banque centrale américaine devrait maintenir son taux d'intérêt directeur entre zéro et 0,25%, un niveau auquel il est fixé depuis décembre 2008, et confirmer qu'elle mènera à son terme, prévu en juin, son programme de rachat de 600 milliards de dollars de dette publique.
"Le marché suppose qu'il y a eu suffisamment d'indices que rien de nouveau ne sortira de cette réunion", commentait Philip Wiper, analyste chez PVM. Le programme de rachat d'actifs "arrivera à terme fin juin, comme promis, et la Fed ne semble pas s'inquiéter de la hausse des prix hors alimentaire et hors énergie, donc les taux d'intérêt devraient rester bas et le dollar faible encore longtemps", expliquait l'analyste, qui prévoit ainsi un soutien continu aux cours du brut.
Les investisseurs restaient par ailleurs attentifs à l'évolution des tensions dans le monde arabe, notamment en Syrie et au Yémen.
En Libye, théâtre depuis deux mois de violents affrontements entre rebelles et armée fidèle au dirigeant Mouammar Kadhafi, le port de Misrata, à 200 km à l'est de la capitale Tripoli, a été la cible mercredi d'un bombardement meurtrier des forces du régime.