Le marché du pétrole se stabilise à New York à l'orée du week-end
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre a grappillé 2 cents, à 102,09 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, en revanche, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a nettement grimpé, finissant à 108,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange(ICE) de Londres, en hausse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, les opérateurs ont procédé à des ajustements après une augmentation des prix jugée exagérée à la suite de la publication mercredi du rapport hebdomadaire sur les stocks de brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis, a expliqué Bob Yawger, de Mizuho Securities.
L'annonce d'une chute plus importante que prévu des réserves d'or noir, de 4 millions de barils, après une contraction de 13 millions de barils depuis la mi-juin, avait initialement dopé les cours du WTI.
L'attention du marché se dirige maintenant vers une demande molle en produits pétroliers aux Etats-Unis, a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.La demande en essence a diminué de 1,0% en glissement annuel au cours de la semaine achevée le 18 juillet, un chiffre jugé préoccupant par les opérateurs en pleine saison de grands déplacements en voiture aux Etats-Unis. Et les stocks d'essence ont bondi de 3,4 millions de barils, soit quatre fois plus qu'anticipé.
Les raffineries américaines maintiennent depuis la semaine précédente une cadence de presque 94% de leur capacité, un niveau jamais vu depuis août 2005, selon les analystes.
Les inquiétudes sur une escalade des violences en Libye et en Irak au cours du week-end ont cependant apporté du soutien aux cours du pétrole, et particulièrement du Brent, en cours de séance, a remarqué Tim Evans, de Citi Futures.
Le baril de Brent coté à Londres, a tendance à réagir de manière plus prononcée aux risques géopolitiques que le WTI, dont les prix dépendent majoritairement de l'état de l'offre et de la demande aux Etats-Unis.
L'UE devait publier vendredi en fin de journée une nouvelle liste de 15 personnalités et 18 entités sanctionnées pour atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
L'UE prépare enfin une deuxième liste de personnes accusées de soutenir activement l'annexion de la Crimée ou la déstabilisation de l'est de l'Ukraine, ou d'en bénéficier. Cette nouvelle liste, qui devrait être finalisée mardi prochain, pourrait toucher des oligarques proches du président Vladimir Poutine, a-t-on indiqué de sources diplomatiques.
Les opérateurs craignaient que des sanctions accrues contre Moscou, accusée de soutenir les séparatistes pro-russes, n'entraînent des perturbations dans l'acheminement de l'offre de cet acteur énergétique mondial crucial. Environ 30% des importations européennes de gaz et de pétrole proviennent de Russie.
En Libye, malgré le récent redressement de la production du pays, qui atteint désormais quelque 500.000 barils par jour, des combats persistants à Tripoli et à Benghazi restaient des facteurs d'inquiétude pour le marché.
Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est rendu jeudi à Bagdad pour appeler à un gouvernement d'union, alors qu'une attaque contre un convoi escortant des prisonniers a fait au moins 60 morts au nord de la capitale, dans un pays au bord du chaos.