Le pétrole marque une pause à New York, dans un contexte géopolitique toujours tendu
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août a cédé 6 cents, à 103,13 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché du pétrole américain a repris un peu son souffle après l'avalanche de nouvelles qui l'ont fait bondir jeudi, les opérateurs s'interrogeant sur la suite des événements, dans un contexte de crise dans plusieurs régions du globe, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Mais, après trois semaines de baisse consécutives, le rebond des prix, de quelque 3% depuis lundi, risque de se poursuivre au cours des prochaines séances au vu de la situation géopolitique précaire, a estimé Tim Evans, de Citi Futures.
Un avion de ligne malaisien parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, probablement abattu par un missile, s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine, dans une zone contrôlée par des séparatistes pro-russes, faisant près de 300 morts.
Cette catastrophe aérienne faisait craindre une nouvelle escalade des tensions déjà très vives entre la Russie, accusée de soutenir les insurgés, et les nations occidentales qui venaient de durcir leurs sanctions contre Moscou mercredi soir.S'il s'avère que la Russie a joué un rôle dans le crash de l'avion de ligne dans l'est de l'Ukraine jeudi, il y a un risque que les sanctions (occidentales contre ce pays) soient de nouveau renforcées, ont prévenu les experts de Commerzbank.
De nouvelles sanctions alimenteraient les craintes d'un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, tandis que la moitié des importations en provenance de Russie transitent par l'Ukraine.
Dans ce cas, ce ne serait pas seulement le prix du gaz qui réagirait en Europe mais aussi les cours du pétrole, du nickel, du cuivre, de l'aluminium, du blé et du palladium, la Russie étant l'un des principaux producteurs et exportateurs de ces matières premières, ont-ils ajouté.
Ajoutant de l'huile sur le feu géopolitique mondial, les Israéliens ont lancé jeudi soir un assaut terrestre visant à anéantir les infrastructures du Hamas, qui a déjà coûté la vie à 33 Palestiniens.
Au total 274 Palestiniens ont péri depuis le début le 8 juillet de l'offensive israélienne déclenchée par des raids aériens avec l'objectif de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Côté israélien, un soldat et un civil ont été tués.
Le marché craint ici que ce conflit enflamme le reste du Moyen-Orient, touchant au premier chef les pays frontaliers au nord d'Israël, le Liban et la Syrie en proie à une guerre civile, a remarqué M. Lipow.