Le pétrole recule un peu malgré un contexte géopolitique tendu
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 107,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août perdait 8 cents, à 103,11 dollars.
Après avoir légèrement progressé en début d'échanges européens, les cours du brut étaient victimes de quelques prises de bénéfices, suivant leur forte hausse de la veille (+1,99 dollar en clôture pour le WTI, +72 cents pour le Brent).
Malgré la pléthore de crises - le durcissement des sanctions contre la Russie, le crash d'un avion de ligne malaisien dans l'est de l'Ukraine, l'offensive terrestre d'Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza et enfin l'instabilité dans le nord de l'Irak et en Libye - le marché (pétrolier) ne se laisse pas vraiment emporter, remarquaient les économistes de Commerzbank.
Selon eux, la faible réaction des cours du brut à ce regain de tensions géopolitiques était attribuable à une plus grande prudence des investisseurs, qui avaient massivement parié sur une hausse des prix juste après l'offensive jihadiste en Irak mi-juin et ont perdu leurs paris - les cours du pétrole ayant dégringolé pendant trois semaines.Les investisseurs restaient tout de même très attentifs à l'ensemble de ces tensions, notamment en ce qui concerne l'avion malaisien MH17, qui aurait peut-être été abattu par des séparatistes ukrainiens, selon un responsable américain.
S'il s'avère que la Russie a joué un rôle dans le crash de l'avion de ligne dans l'est de l'Ukraine jeudi, il y a un risque que les sanctions (occidentales contre ce pays) soient de nouveau renforcées, prévenaient les experts de Commerzbank.
De nouvelles sanctions alimenteraient les craintes d'un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, tandis que la moitié des importations en provenance de Russie transitent par l'Ukraine.
Les investisseurs restaient par ailleurs attentifs à la situation en Libye, où la production s'est redressée ces derniers jours suivant un accord entre les autorités et les rebelles de l'est qui bloquaient les installations pétrolières depuis des mois, et ce malgré une nouvelle vague de violences dans le pays.
Vendredi, des combats ont repris autour de l'aéroport de Tripoli, quelques heures après l'annonce d'un cessez-le-feu entre des milices qui s'affrontent depuis dimanche pour le contrôle de ce site stratégique.