Le pétrole ouvre en nette hausse à New York, dans le sillage des sanctions contre Moscou
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août grimpait de 1,62 dollar à 102,82 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les prix du marché pétrolier réagissent de manière un peu explosive ce matin aux sanctions accrues contre la Russie pour son implication dans la crise en Ukraine ciblant notamment des banques et le secteur de l'énergie, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.
Accusant la Russie de soutenir les séparatistes pro-russes en Ukraine, Washington a durci ses sanctions mercredi soir et ajouté à sa liste noire le géant pétrolier russe Rosneft. Ses avoirs aux États-Unis sont gelés, tandis que les entreprises américaines ne seront plus autorisées à mener des transactions avec lui.
Le président russe Vladimir Poutine s'est insurgé contre ces nouvelles mesures, estimant que les Américains eux-mêmes causent des dommages à leurs plus grandes compagnies pétrolières.
La banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, et la banque publique russe VEB, qui compte le Premier ministre russe Dmitri Medvedev parmi ses dirigeants, figurent également parmi les nouvelles cibles américaines.Les européens ont, eux, gelés des programmes menés en Russie par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Mais la réaction du marché est un peu exagérée, au vu de la situation actuelle sur le marché pétrolier, où l'offre est abondante, a jugé M. Smith, pour qui ces nouvelles sanctions sont plus symboliques que désastreuses sur le plan financier.
En outre, le WTI réagissait également à l'annonce la veille par le département américain de l'Énergie (DoE) d'un plongeon bien plus net que prévu, de 7,5 millions de barils, des réserves de brut aux Etats-Unis, dans un rapport hebdomadaire, un bon signe pour la demande en or noir aux Etats-Unis.
Les experts expliquaient cette chute en grande partie par l'accélération de l'activité des raffineries américaines au cours de la semaine achevée le 11 juillet.
Autre facteur positif pour les prix du WTI, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont baissé de 600.000 barils à 20,3 millions de barils, après avoir chuté de près de 20 millions de barils depuis fin janvier.
Les prix du pétrole restaient aussi soutenus, selon les analystes, par un possible retard dans la reprise des exportations de brut libyen, dont la production s'est fortement redressée ces derniers jours.