Le pétrole chute de plus de deux dollars à Londres
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 104,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,21 dollars par rapport à la clôture de lundi. Vers 15H10 GMT, le Brent est même tombé à 104,39 dollars, son plus bas niveau depuis le 2 avril dernier.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,71 dollar, à 99,20 dollars. Le WTI est ainsi passé sous la barre des 100 dollars pour la première fois depuis le 12 mai, chutant même jusqu'à 99,01 dollars vers 15H10 GMT, un minimum depuis le 5 mai.
Les prix du pétrole souffrent sur de nombreux fronts, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, citant l'absence d'interruption de la production pétrolière irakienne, le rétablissement de l'offre libyenne ou encore la révision en baisse de la croissance de la zone euro par le Fonds monétaire international (FMI).
Les cours du brut étaient également plombés mardi par un regain du dollar, qui a été dopé par les propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, sur la possibilité d'une remontée des taux plus rapide que prévu.
La devise américaine est ainsi montée jusqu'à un plus haut en un mois face à la monnaie unique européenne (1,3562 dollar pour un euro). Le renforcement du billet vert rend les actifs libellés en dollars, tel que le pétrole, plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises. De plus, sur le plan des fondamentaux, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole (pour 2014) tout en révisant en hausse sa projection pour l'offre hors-Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) dans son dernier rapport publié la semaine dernière, ajoutait Jasper Lawler.
Les cours du pétrole avaient pourtant tenté de se reprendre lundi, clôturant en très légère hausse après trois semaines consécutives de baisse. Mais ils étaient de nouveaux pénalisés mardi par les facteurs ayant provoqué cette longue période de chute, notamment la normalisation du secteur pétrolier libyen.
Actuellement, la production pétrolière libyenne est proche de 500.000 barils par jour, après un niveau de 200.000 à 300.000 barils par jour ces derniers mois, indiquaient les économistes de Commerzbank.
La Libye, dont les capacités de production se montent à 1,5 million de barils par jour, a souffert d'importantes perturbations de son secteur pétrolier depuis un an, en raison de divers mouvements de protestation, notamment de la part des rebelles autonomistes de l'Est.
Début juillet, les autorités et les rebelles ont conjointement annoncé la fin de la crise pétrolière, ce qui a permis la réouverture des principaux terminaux pétroliers de l'est du pays ainsi que le redémarrage des champs pétroliers alimentant ces ports.
La situation reste toutefois précaire, alors que les combats qui opposent depuis dimanche des groupes armés rivaux autour de l'aéroport de Tripoli, risquent de replonger la Libye dans la guerre civile.