Pétrole: l'AIE prévoit une hausse de la demande en 2015, malgré les risques
Dans son rapport semestriel publié vendredi, l'agence énergétique des pays développés a dévoilé des prévisions optimistes pour 2015: la demande devrait croître de 1,4 million de barils par jour (mbj) pour atteindre le record de 94,1 mbj, reflétant l'amélioration de la situation économique mondiale.
Les risques associés aux prévisions de 2015 sont toutefois particulièrement élevés, note l'AIE, qui pointe l'incertitude géopolitique en Irak, en Ukraine, en Libye, au Nigeria et au Venezuela et les inquiétudes exprimées début juillet par la directrice générale du FMI Christine Lagarde sur le rythme de la reprise économique mondiale, qui pourrait être plus lent qu'attendu.
Des déclarations qui ont d'ailleurs conduit l'AIE à légèrement réviser à la baisse ses prévisions de demande pour 2014, qui devrait finalement ne ressortir qu'à 92,7 mbj, en recul de 130.000 barils par jour.
Parmi les faits marquants du semestre écoulé, l'agence revient évidemment sur l'offensive de l'Etat islamique en Irak qui a fait grimper le prix du baril de Brent à 115 dollars à la mi-juin.
Les cours ont ensuite reflué quand il a été avéré que le sud de l'Irak, où sont situées la majeure partie des infrastructures pétrolières, serait épargné. La perspective d'une reprise des exportations en Libye a également aidé à la détente des cours: vendredi, le baril de Brent cotait 108 dollars et le WTI 102. L'Agence souligne toutefois que, dans l'hypothèse où les champs pétrolifères du sud étaient touchés, la Chine, qui est le principal acheteur d'or noir irakien, et l'Inde, qui se place juste derrière, seraient contraints de remplacer environ 500.000 barils par jour, alors que l'Europe et les Etats-Unis seraient moins affectés.