Le pétrole poursuit sa chute en plein regain d'inquiétude sur la zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 108,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 23 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 08H30 GMT, le Brent est tombé à son plus bas niveau depuis le 9 mai, à 107,76 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 10 cents, à 102,19 dollars. Vers 10H30 GMT, le WTI est tombé à 101,55 dollars, son plus bas depuis le 16 mai.
Le Brent et le WTI reculaient pour leur neuvième et dixième séances consécutives.
Si le pétrole coté à New York finissait dans le rouge, il s'agirait de la plus longue période de recul d'affilée depuis 1983, lorsque ses contrats à terme ont commencé à être échangés sur le Nymex, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.
Les cours du brut avaient bondi à leur niveau le plus élevé en neuf mois mi-juin, juste après l'offensive jihadiste en Irak, avant de reculer presque continuellement depuis, en l'absence de perturbations majeures de l'offre pétrolière irakienne.Ils ont ensuite été minés par l'annonce la semaine dernière de la fin de la crise pétrolière en Libye - où la production et les exportations étaient sérieusement perturbées par des rebelles autonomistes depuis près d'un an.
De plus, les cours du pétrole étaient tout particulièrement minés jeudi par le regain d'inquiétude des investisseurs sur la stabilité financière de la zone euro.
Les déboires de la banque portugaise Banco Espirito Santo (BES) ont fait plonger la Bourse de Lisbonne jeudi et jetaient un coup de froid sur les marchés financiers des deux côtés de l'Atlantique, alimentant les peurs sur la vigueur de l'économie européenne.
Dans un tel contexte d'incertitudes, les investisseurs tendaient à éviter les actifs les plus risqués tel que le pétrole et à privilégier les actifs jugés les plus sûrs, au premier rang desquels se situe l'or - qui est monté à un plus haut en près de quatre mois jeudi.
Les prix du pétrole ont subi un autre revers jeudi avec les statistiques sur le commerce extérieur chinois montrant une baisse de 8% des importations de brut en juin par rapport à mai, rapportaient les experts de Commerzbank.
C'est le deuxième plus bas volume mensuel d'importations de l'année, ajoutaient-ils.
L'appétit énergétique de la Chine est particulièrement scruté par les opérateurs du marché pétrolier, ce pays étant le deuxième consommateur mondial de brut et l'un des principaux moteurs de croissance de la demande mondiale de pétrole.