Le pétrole chute malgré la baisse plus forte que prévu des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 108,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 15H10 GMT, le Brent est tombé à 108,21 dollars, son niveau le plus faible depuis le 5 juin.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,04 dollar, à 102,36 dollars. Vers 15H15 GMT, le WTI a chuté à 102,26 dollars, son minimum depuis le 5 juin.
Le WTI a perdu plus d'un dollar après la baisse des stocks de brut (américains). Traditionnellement, une chute plus forte que prévu des stocks soutient le pétrole mais des inquiétudes sur la croissance mondiale après le ralentissement de l'inflation chinoise ont pris le dessus, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le département américain à l'Énergie (DoE) a fait part mercredi d'une chute de 2,4 millions de barils des stocks de brut aux États-Unis, soit un peu plus que ce qu'attendaient les analystes (-2 millions).
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont quant à elles avancé de 200.000 barils, alors que les experts misaient sur une progression de 1,3 million de barils.Enfin, les stocks d'essence ont progressé de 600.000 barils, surprenant les analystes qui tablaient sur un recul de 300.000 barils.
Mais comme le signalait Jasper Lawler, le marché se focalisait plutôt sur le ralentissement de l'inflation chinoise en juin, à 2,3% contre 2,5% en mai.
Des analystes avaient mis en garde au printemps contre les risques de tensions déflationnistes en Chine - sur fond de ralentissement de la deuxième économie mondiale et de faiblesse de la demande intérieure - mais l'accès de fièvre des prix en mai avait apaisé ces inquiétudes.
La vigueur de la croissance économique en Chine est particulièrement scrutée par les opérateurs du marché pétrolier, ce pays étant le deuxième consommateur mondial de brut.
Par ailleurs, les prix du brut continuaient d'être pénalisés par la normalisation du secteur pétrolier en Libye.
Les autorités libyennes ont annoncé la semaine dernière la fin de la crise pétrolière près d'un an après les premières perturbations.
Al-Charara, le deuxième plus grand champ pétrolier de l'est de la Libye (d'une capacité de 340.000 barils par jour), est en train de rouvrir (...). Avec la réouverture des deux plus grands terminaux pétroliers dans l'est du pays, la Libye peut augmenter son volume de production de plus de 800.000 barils par jour dans le futur proche, calculaient les experts de Commerzbank.
Les perturbations en Libye ont provoqué une forte chute de la production du pays, par moment réduite à moins de 200.000 barils par jour, contre environ 1,5 million de barils par jour en temps normal.