Le pétrole poursuit sa chute, toujours miné par la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 109,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 08H10 GMT, le Brent est tombé à 109,62 dollars, son niveau le plus faible depuis un mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 16 cents à 103,37 dollars.
Après avoir clôturé en baisse lundi (pour la septième séance consécutive pour le WTI et la sixième pour le Brent), les cours du brut poursuivaient leur recul mardi.
Après avoir atteint des plus hauts en neuf mois mi-juin, en raison de la crise irakienne, les cours du brut ont depuis reculé de façon presque ininterrompue, d'abord minés par l'absence de perturbation des exportations pétrolières irakiennes puis par la perspective d'une normalisation du secteur pétrolier libyen.
La semaine dernière, les autorités libyennes et les rebelles autonomistes de l'Est - qui bloquaient à divers degrés le secteur pétrolier depuis des mois - ont annoncé la fin de la crise pétrolière en Libye.Comme toujours avec la Libye, les dernières annonces sur le fait que du brut va être exporté des ports de al-Sedra et Ras Lanouf doivent être prises avec des pincettes, étant donné les nombreuses fois où la promesse d'un redémarrage ne s'est pas matérialisée, rappelaient les analystes de BNP Paribas.
Le déblocage des installations pétrolières du pays a en effet maintes fois été annoncé au cours des derniers mois, sans qu'il soit suivi d'effet. Néanmoins, les investisseurs semblaient cette fois accorder de la crédibilité à ces annonces, comme le montre la forte chute des prix du brut ces derniers jours.
D'ailleurs, les premières livraisons de pétrole pourraient intervenir assez rapidement, grâce aux stocks des deux ports repris par les autorités la semaine dernière.
Selon le ministre libyen du Pétrole, 7,5 millions de barils de brut sont stockés dans les deux plus grands terminaux du pays, al-Sedra et Ras Lanouf, ce qui couvrirait 15 jours d'exportation, rapportaient les analystes de Commerzbank.
Cela permettrait la reprise des exportations le temps que les champs pétroliers qui alimentent ces deux ports soient remis en marche.
Les investisseurs gardaient par ailleurs un oeil sur la situation en Irak, confronté depuis le 9 juin à une vaste offensive menée par des jihadistes qui ont conquis d'importants pans de territoire dans cinq provinces face à une armée impuissante à freiner leur avancée.