Le pétrole recule, toujours sous pression du retour de l'offre libyenne
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 110,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 41 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 15H10 GMT, le Brent est tombé à 110,09 dollars, son minimum depuis le 12 juin.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 75 cents, à 103,31 dollars - après avoir chuté vers 15H15 GMT à 103,19 dollars, au plus bas depuis le 9 juin - par rapport à la clôture de jeudi. Les échanges aux États-Unis se sont limités aux seuls échanges électroniques vendredi, le marché étant resté fermé en raison d'un jour férié.
Le pétrole était encore en baisse alors que la Libye augmente son offre et que le sud de l'Irak est toujours épargné par le conflit, résumait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Déjà pénalisé par ces deux facteurs ces derniers jours, le Brent a accusé sa plus forte chute hebdomadaire depuis début janvier la semaine dernière, soulignaient les économistes de Commerzbank.
Mercredi dernier, les autorités libyennes et les rebelles autonomistes de l'Est ont annoncé la fin de la crise pétrolière qui paralysait le secteur pétrolier du pays depuis un an. Les deux plus grands terminaux pétroliers de l'Est (Ras Lanouf et al-Sedra, d'une capacité conjointe de 500.000 barils) ont alors été débloqués.La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a levé la clause de force majeure sur les acheminements de brut en partance de ces deux ports. Les premiers chargements peuvent donc être attendus dans les prochains jours, signalaient les experts de Commerzbank.
Les perturbations qui affectaient le secteur pétrolier libyen depuis un an ont provoqué une forte chute de la production du pays, par moment réduite à moins de 200.000 b/j, contre environ 1,5 million de b/j en temps normal.
Le Brent a maintenant perdu la quasi-totalité de ses gains réalisés à cause de la crise en Irak, qui a éclaté le 9 juin dernier.
Après l'offensive fulgurante des insurgés sunnites en Irak, les cours du brut avaient flambé, grimpant mi-juin à leur niveau le plus élevé depuis neuf mois (à 115,71 dollars pour le Brent et 107,73 dollars pour le WTI).
Ils se sont ensuite rapidement repliés en l'absence de perturbation majeure de l'offre pétrolière irakienne - les combats étant circonscrits au Nord et à l'Ouest du pays tandis que les opérations pétrolières sont majoritairement situées au Sud.
Les investisseurs restaient toutefois prudents, la situation en Irak s'enlisant tant sur le plan politique que militaire.
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