Pétrole: le brut recule, miné par la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 110,70 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 54 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 08H30 GMT, le Brent est tombé à 110,53 USD, son niveau le plus faible depuis trois semaines.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 38 cents, à 104,10 USD. Dans les échanges asiatiques, le WTI a chuté à 103,95 USD, son minimum depuis trois semaines et demi.
Le chef du gouvernement intérimaire libyen Abdallah Al-Theni a annoncé mercredi soir "la fin de la crise pétrolière" en Libye, après avoir pris le contrôle des deux ports encore bloqués par les rebelles dans l'est du pays.
Il s'agit des terminaux de Ras Lanouf (200'000 barils par jour) et al-Sedra (350'000 b/j). Le blocage des deux autres ports de l'Est, Al-Hariga (110'000 b/j) et Zwitina (100'000 b/j), avait été levé en avril.
La levée totale du blocage intervient en application d'un accord conclu le 6 avril avec le gouvernement et constitue un "geste de bonne intention" envers le nouveau Parlement élu la semaine passée, selon le chef des rebelles, Ibrahim al-Jadhran.
"Cela va prendre un peu de temps pour redémarrer la production dans les champs pétroliers et les oléoducs, mais c'est néanmoins un changement majeur pour l'approvisionnement européen", signalait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Les perturbations qui affectaient le secteur pétrolier libyen depuis un an ont provoqué une forte chute de la production du pays, par moment réduite à moins de 200'000 b/j, contre environ 1,5 mio de b/j en temps normal.
"L'accord pourrait aisément faire grimper les exportations de brut libyen de 500'000 b/j une fois que les problèmes techniques des ports sont réglés", prévenaient les experts du courtier PVM.
Comme le remarquaient les économistes de Commerzbank, le Brent a maintenant perdu la quasi-totalité de ses gains réalisés à cause de la crise en Irak, qui a éclaté le 9 juin dernier.
Après l'offensive fulgurante des insurgés sunnites en Irak, les cours du brut avaient flambé, grimpant mi-juin à leur niveau le plus élevé depuis neuf mois (à 115,71 USD pour le Brent et 107,73 USD pour le WTI).
Ils se sont ensuite rapidement repliés en l'absence de perturbation majeure de l'offre pétrolière irakienne - les combats étant circonscrits au Nord et à l'Ouest du pays tandis que les opérations pétrolières sont majoritairement situées au Sud.
"Les exportations pétrolières depuis le sud de l'Irak ont reculé à 2,4 mb/j par jour en juin", contre 2,58 mb/j en mai, mais cette baisse est seulement "attribuable à des travaux de maintenance sur l'un des terminaux d'exportation", indiquaient les experts de Commerzbank.