Le pétrole modère ses pertes après les stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 111,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 12H00 GMT, le Brent est tombé à 111,41 cents, son niveau le plus faible depuis le 12 juin.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 43 cents, à 104,91 dollars. Vers 14H10 GMT, la référence américaine a atteint 104,56 dollars, son minimum depuis le 12 juin.
Après avoir atteint un plus bas en trois semaine, le WTI a trouvé du soutien dans la chute des stocks de brut américains, indiquant une plus grande consommation (énergétique) aux États-Unis, expliquaient les analystes d'IG.
Le département américain à l'Énergie (DoE) a indiqué mercredi que les stocks de brut avaient reculé de 3,2 millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, soit près de deux fois plus que la baisse de 1,7 million de barils anticipée par les analystes.
Ces stocks, qui avaient enregistré une hausse surprise de 1,7 million de barils la semaine précédente, avaient atteint fin avril un sommet depuis avril 1931 (sur la base de données mensuelles) à 399,4 millions de barils.De même, l'évolution des stocks d'essence a surpris les investisseurs, puisque ces réserves ont reculé de 1,2 million de barils alors que les experts tablaient sur une progression de 800.000 barils.
Par contre, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont bel et bien progressé, grimpant de 1 million de barils, soit plus que ce que prévoyait les analystes (+200.000 barils).
Enfin, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont repris leur mouvement de recul quasi continu depuis le début de l'année, après deux semaines de rebond, chutant de 1,3 million de barils à 20,5 millions de barils.
De son côté, le Brent restait plus durement pénalisé par une possible augmentation de l'offre pétrolière libyenne, tombant à un nouveau plus bas depuis trois semaines.
Les prix du Brent ont mis de côté les inquiétudes sur la situation en Irak et ont choisi de se focaliser sur le fait que l'offre de la Libye semble sur le point de reprendre, expliquait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Les rebelles qui bloquent depuis près d'un an des terminaux pétroliers dans l'Est libyen ont suspendu leur mouvement, a annoncé mardi leur porte-parole. Il s'agit des deux ports encore bloqués, Ras Lanouf (200.000 barils par jour) et al-Sedra (350.000 b/j).
Si ces deux terminaux reprennent leurs opérations, l'offre pétrolière libyenne (actuellement autour de 320.000 barils par jour selon Commerzbank) augmentera d'environ 500.000 barils par jour, estimaient les analystes de Commerzbank.
Le gouvernement ne peut pas confirmer pour le moment la fin du blocage, a toutefois déclaré à l'AFP le porte-parole de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) Mohamed al-Harari. Nous n'avons rien reçu d'officiel.
Les ports de l'Est sont bloqués depuis juillet 2013 par des gardes des installations pétrolières, partisans de l'autonomie, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production.
En temps normal, la Libye peut produire environ 1,5 million de barils par jour.