Le pétrole baisse avec le repli de la prime de risque liée à l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 112,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 65 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 08H00 GMT, le Brent est même tombé à 112,51 dollars, son niveau le plus faible depuis mi-juin.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 42 cents, à 105,32 dollars.
La prime de risque intégrée au prix du pétrole continue de décliner. Après avoir connu sa plus forte chute hebdomadaire en trois mois (la semaine dernière), le Brent recule toujours alors que commence la nouvelle semaine d'échanges, signalaient les économistes de Commerzbank.
Les cours du brut avaient flambé mi-juin, grimpant jusqu'à leur niveau le plus élevé depuis neuf mois (à 115,71 dollars pour le Brent et 107,73 dollars pour le WTI), en réaction à l'offensive fulgurante des insurgés sunnites en Irak.
Mais, les combats étant circonscrits au Nord et à l'Ouest du pays, alors que la grande majorité de la production pétrolière se situe dans le Sud, la tension sur les cours du brut est graduellement retombée la semaine dernière. Et ce d'autant plus que les exportations pétrolières irakiennes n'ont pas été perturbées par les combats. Les jihadistes sunnites contrôlent maintenant de larges pans de territoires en Irak et en Syrie voisine et ont affiché leur détermination à étendre leur hégémonie en annonçant dimanche la création d'un califat islamique.
Selon les analystes de la Société Générale, la situation pourrait s'enliser dans une guerre civile sectaire, provoquant de temps en temps des interruptions de production modérées (jusqu'à 500.000 barils par jour).
De telles perturbations de l'offre irakienne pourraient faire épisodiquement grimper le Brent de 10 dollars, jusque dans la fourchette de 120-125 dollars le baril, d'après ces analystes.
Nous estimons que ces interruptions modérées pourraient durer un ou deux mois avant que la production, les exportations et les prix ne reviennent à la normale, jusqu'au prochain problème, détaillaient-ils.
L'Irak est le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) derrière l'Arabie Saoudite. Le pays produit environ 3,4 millions de barils par jour (mb/j) et en exporte environ 2,5 mb/j.
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